La reprise du déchargement des marchandises non conteneurisées au port d’Alger est imminente, a-t-on appris hier de sources portuaires. Depuis octobre 2009, ce type de marchandisesa été transféré vers les autres ports du pays dans le but de désengorger le port d’Alger.
Mais en contrepartie, le port a connu des retombées négatives en accusant une baisse de son chiffre d’affaires et une cession d’activité de centaines de journaliers.
Certes, le ministère n’a pas encore informé la direction du port à propos des produits qui seront autorisés à être déchargés, mais les travailleurs s’attendent à la reprise de la réception notamment du rond à béton et du bois. Les travailleurs saluent cette décision du ministre des Transports,
Amar Tou, puisqu’elle permettra de relancer l’activité portuaire qui a stagné au cours des derniers mois. Ils ont tenu à signaler que la proposition a été émise par leur syndicat. Pour rappel, le ministère des Transports avait dépêché une commission d’enquête au niveau du port d’Alger avant de prendre des décisions relatives à la relance de son activité, comme demandé par le syndicat du port lors de la réunion avec la tutelle.
Les travailleurs de l’Entreprise portuaire d’Alger (EPAL) s’attendent à une bonne reprise des activités telles que le déchargement des marchandises en vrac, homogènes et des véhicules. Le trafic des marchandises non conteneurisés avait été transféré vers les autres ports suite à une décision des pouvoirs publics lors d’un Conseil interministériel du 28 juin 2009.
En août 2009, la coordination des syndicats portuaires avait considéré que les mesures prises par le ministère des transports (limitation du déchargement aux conteneurs uniquement) «ne sont pas exemptes de retombées négatives sur les travailleurs».
Bien qu’elle reconnaisse que «la durée d’attente en rade est longue et que les opérations de déchargement à quai sont pénibles, se répercutant sur l’économie nationale en termes de pertes financières, notamment pour le fret, les primes d’assurance, les taxes de congestion et les surestaries»,
«ce transfert aura des incidences sur l’emploi et sur les prix à la consommation et de nombreux frais supplémentaires occasionnés pour le transport des marchandises».
La coordination a reconnu aussi que le port d’Alger, par lequel transite plus de la moitié du commerce hors hydrocarbures du pays, a vu le nombre de bateaux en rade atteindre parfois la cinquantaine. Les activités du port d’Alger engrangeraient une recette quotidienne de 12 milliards de DA, assurant à l’EPAL une très bonne santé financière avec un cash-flow estimé à plus de 800 milliards de DA.
Cette enveloppe permettait de financer les investissements nécessaires à la modernisation et des actions spécifiques de formation, de perfectionnement et d’introduction des normes modernes de gestion sur la base de contrat de service bien étudiés, avait relevé la coordination.
K. S.