Les protestataires ont exprimé leur mécontentement devant une situation qu’ils jugent “critique” et qui “dure depuis des années”. Les grévistes ont établi une plate-forme de revendications qui compte 41 points.
L’ébullition du front social continue. Après la paralysie du secteur de la santé, les travailleurs du port d’Alger s’invitent, eux aussi, à la protestation.
Ils observent depuis dimanche une grève ouverte. Ainsi, près de 2 500 des 3 000 travailleurs que compte l’entreprise portuaire d’Alger sont en arrêt de travail et rien n’indique que le dénouement est proche.
Par ce mouvement, les travailleurs entendent exprimer leur ras-le-bol quant à leur situation socioprofessionnelle. “Nous sommes en grève depuis dimanche et nous ne comptons pas rejoindre nos postes de travail avant l’aboutissement de nos revendications”, lâchent les travailleurs rencontrés, hier, aux alentours du port d’Alger. “La direction doit prendre ses responsabilités. L’année dernière, nous avions observé une grève et la direction nous avait promis de répondre favorablement à nos revendications si nous reprenions le travail. Ce que nous avions fait. Mais, à ce jour, rien, aucune réponse.
Cette fois, nous exigeons du palpable. Il n’y aura pas de reprise du travail avant qu’on ait eu des documents attestant la bonne foi de la direction”, précisent les travailleurs. Les protestataires ont exprimé leur mécontentement devant une situation qu’ils jugent “critique” et qui, disent-ils, “dure depuis des années”.
Les grévistes ont établi une plate-forme de revendications qui compte 41 points. Ils exigent, essentiellement, l’intégration dans des postes stables et à plein temps de quelque 250 travailleurs. Ces travailleurs ont des contrats de deux mois. Ils se disent marginalisés, pour ne pas dire oubliés de la chaîne logistique du transport maritime. “En octobre 2008, le ministère des Transports a envoyé une note ordonnant de mettre fin au travail des journaliers”, font-ils savoir.
L’autre revendication est relative à la hausse des salaires. “La direction a augmenté seule la capitainerie avec effet rétroactif à compter de janvier 2008. Cette augmentation devait concerner les salaires de tous les travailleurs de l’entreprise”, soulignent-ils. Ils exigent, aussi, de bénéficier des primes de risque, d’ancienneté, de responsabilité, de transport et de panier.
Les protestataires s’interrogent, également, sur les raisons qui ont fait que le matériel qui leur est destiné se trouve au terminal de Belcourt, plus connu sous le nom de Dubaï. “Le nouveau matériel qui nous était destiné a été donné à Dubaï. À cause du vieux matériel avec lequel nous travaillons, nous enregistrons chaque mois de graves accidents. Plusieurs de nos collègues se sont retrouvés avec un membre amputé. Il y a eu même des morts”, assurent-ils.
Hier, jusqu’en fin de journée, il était impossible de connaître la position de la direction de l’entreprise portuaire sur le conflit.
Toutes nos tentatives de joindre ses responsables par téléphone se sont soldées par un échec. Selon le personnel du cabinet de la direction générale, le responsable de la communication était en réunion.