Un seul scanner pour le plus grand port d’Algérie. Résultat : seulement 30% des conteneurs arrivés au port d’Alger sont soumis au contrôle par scanner, ne disposant que d’une unité datant de 2004 et qui est régulièrement en panne, a rapporté mercredi l’agence APS citant les douanes. Le groupe émirati DP World cogéstionnaire du port depuis novembre 2008 avait pourtant annoncé un investissement de 108 millions de dollars sur une période de 3 ans.
Selon la direction régionale des douanes d’Alger, le port d’Alger contrôle par scanner depuis plus d’un an une moyenne quotidienne de 150 à 220 conteneurs sur les 600 ou 700 traités par l’Entreprise portuaire d’Alger (Epal) et l’opérateur émirati DP World, gestionnaire depuis 2008 du terminal à conteneurs de ce port.
Ce taux n’a jamais dépassé les 30% par jour, a précisé cette source qui impute cette situation « au déficit assez manifeste dans les capacités de scanning ».
Le port d’Alger, d’où transite l’essentiel des marchandises importées, est doté d’un seul scanner appartenant à l’Epal tandis que DPW n’en dispose pas, a-t-on ajouté de même source.
Ce scanner, mis en service en 2004, est régulièrement en panne ce qui entraîne des retards dans le dédouanement des marchandises, quand l’appareil n’est pas hors service pour entretien. L’équipement logistique du port d’Alger, notamment en appareils d’inspection revient à Epal et DPW et non à la douane qui assure, quant à elle en plus de sa mission fiscale, le contrôle des marchandises et la protection de l’économie, selon la même source, précise encore l’APS.
Le groupe émirati DP World, spécialiste des concessions de terminaux portuaires, a obtenu en novembre 2008 la gestion du port d’Alger et celui de Djendjen. Au terme de ce contrat d’une durée de trois ans, DP s’est engagé à investir 108 millions de dollars pour développer les capacités de ces deux ports.
« Nous sommes ravis d’accueillir l’Algérie au sein de notre réseau global. Nous allons investir dans la formation et le développement des personnels sur place (…) », commentait à l’époque de la signature du contrat Mohammed Sharaf, Pdg de DP World à la tête de 48 terminaux maritimes dans trente pays dans le monde.
Résultat : DP World n’a même pas investi pour l’achat d’un scanner. A l’évidence, l’octroi de la gestion du port d’Alger au groupe émirati relèverait d’une grosse arnaque.