Le pont du quartier Savignon, qui relie hai Ibn Sina (ex-Victor Hugo) à hai Sidi Bachir (ex-Plateau), a été fermé avant-hier à la circulation, par précaution, car il est menacé d’affaissement.
Sur place, nous avons pu constater l’état dégradant de ce pont, les responsables locaux ont mis comme vous pouvez le constater sur la photo, des barrières aux deux bouts, avec une plaque qui indique aux automobilistes que cette voie est momentanément fermée à la circulation, pour des travaux de réhabilitation qui vont être menés. Hier à 13h 00, aucun ouvrier ne se trouvait sur les lieux. Des habitants ont déclaré que : «Des signes d’effondrement ont été constatés, mais rien n’a été fait, mise à part cette barrière».
Ce pont de chemin de fer a fait l’objet pour rappel, d’une opération de réhabilitation il y a quelques années, des travaux qui se sont avérés insuffisants, puisque l’infrastructure n’a pas résisté longtemps, et les signes d’effondrement ont refait surface.
Une situation qui pose beaucoup de points d’interrogation, quant à la politique des responsables de la wilaya vis-à-vis de l’entretien, la restauration, et surtout le suivi des travaux de confortement, notamment après l’affaissement de terrain qui a eu lieu au niveau de la rue des Jardins, où la catastrophe a été évitée de justesse.
Malgré cela, la prise en charge de ce lieu traîne toujours, à la grande stupéfaction des riverains. Autres exemples qui font preuve de la mauvaise gérance, nous citerons les travaux de réhabilitation du réseau d’assainissement au niveau du quartier de hai Daya (ex-Petit Lac), où la catastrophe a bien eu lieu, après la mort de trois personnes qui ont chuté dans le fossé suite à un glissement de terrain provoqué par les travaux de creusage.
La semaine passée, une partie de la chaussée du rond-point d’El Morchid s’est effondrée car elle n’a pas pu résister au poids d’un camion surchargé, son conducteur et d’autres automobilistes ont frôlé la catastrophe. Nous citons aussi la trémie de la cité Djamel qui, malgré sa récente réalisation dans les normes mondialement reconnues, n’a pas résisté aux chutes de pluie de l’hiver dernier. Elle s’inondait à chaque averse et des fissures ont été constatées. Un constat amer sur des projets et des travaux qui étaient sur un goût d’inachevé.
Par ailleurs, d’autres travaux qui nécessitent un grand matériel, ont mis à nu la fébrilité du sol d’Oran, les exemples sont là pour le confirmer. Qui n’a pas entendu parler de l’immense affaissement de terrain, qui a été causé par les travaux de la tour d’affaire de Karguentah, où on a dû creuser encore plus au sous-sol, pour s’assurer que l’immeuble tiendra debout. Les travaux du fameux tramway ont décelé cependant, d’autres signes négatifs sur la qualité du sol, notamment après la découverte de l’oued Rouina qui coule toujours au sous-sol, du côté du boulevard Charlemagne. Cet oued, d’après plusieurs spécialistes, menace tout le centre-ville d’Oran.
«C’est trop, nous ne craignions que les séismes, maintenant nous avons peur de l’hiver, car les pluies peuvent être mortelles et même des travaux qu’ils disent d’aménagement urbain, car la moindre opération de creusage pourra être fatale, c’est grave, les responsables doivent élaborer en urgence un véritable plan de sauver la ville avant de penser de la rendre une métropole méditerranéenne», dira un habitant de la rue des Jardins qui attend désespérément que la rue soit réhabilitée.
Les responsables de la wilaya ont donc du pain sur la planche, dans la mesure où ils sont sommés d’intervenir afin de rectifier le tir, et éviter à la deuxième ville du pays de tels affaissements, qui montrent malheureusement le vrai visage d’Oran, une ville malade à deux visages, qui cherche toujours à relever la tête et redevenir El Bahia, chose qui ne se réalisera pas sans la rigueur dans le suivi des travaux d’infrastructures de base, et en finissant définitivement avec la politique du maquillage.
Jalil Mehnane