Le Polisario saisit la justice européenne et le conseil de sécurité de l’ONU: L’accord UE-Maroc est une manœuvre illégale

Le Polisario saisit la justice européenne et le conseil de sécurité de l’ONU: L’accord UE-Maroc est une manœuvre illégale

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Le Front Polisario constate une volonté suspecte de légitimation, à travers le vote en faveur de cet accord inique, du «pillage flagrant des ressources naturelles du Sahara occidental occupé».

Aussitôt après l’annonce du vote du Parlement européen qui a entériné l’accord entre l’UE et le Maroc au détriment des droits légitimes du peuple sahraoui, le Front Polisario a annoncé sa décision de saisir de nouveau la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour dire le droit et rien que le droit en la matière, affirmant ainsi que la bataille pour la sauvegarde des ressources naturelles du pays illégalement occupé par le Maroc est loin d’être terminée contrairement à ce que croient les courtisans du royaume.

En s’adressant une fois de plus à la Cour de justice européenne, l e Front Polisario souligne dans son communiqué diffusé par l’agence Sahara Presse Service que «la bataille se fera entre les organes judiciaires et exécutifs de l’Europe, d’autant plus qu’aucune partie ne reconnaît la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, y compris l’Union européenne elle-même qui l’a précisé dans sa dernière résolution sur l’accord commercial illégal Maroc-UE».

Par-delà sa ferme condamnation du vote des élus de Strasbourg qui traduit tout à la fois la «contradiction et la violation» par les députés européens des décisions de la CJUE, le Front Polisario constate une volonté suspecte de légitimation, à travers le vote en faveur de cet accord inique, du «pillage flagrant des ressources naturelles du Sahara occidental occupé» auquel se livre le Maroc au mépris des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine.

Raison nécessaire et suffisante pour à la fois saisir la Cour de justice qui a déjà montré la voie en ce sens et appelé au strict respect des arrêts de 2016 et 2018 qui avaient statué que les territoires sahraouis sont «séparés» et «distincts» de ceux du Maroc et ne relèvent en aucun cas de la prétendue «souveraineté» du Royaume marocain. On se souvient que dans ses conclusions, la CJUE avait également sommé l’UE et ses instances de «solliciter au préalable le consentement du peuple sahraoui pour tout accord prévoyant l’exploitation de ses ressources naturelles».

Tout en saluant le soutien manifesté par les différents groupes parlementaires européens et organisations de la société civile, qui ont dénoncé et rejeté cet accord «illégal», le Front Polisario a précisé, une nouvelle fois, que les décisions de la CJUE reconnaissant le Front Polisario comme représentant unique et légitime du peuple sahraoui constituent une «victoire majeure» et contribueront à «bloquer toute exploitation illégale» des ressources naturelles du Sahara occidental occupé.

En outre, le Front Polisario a dûment chargé son représentant aux Nations unies, Sidi Mohamed Amar, de transmettre une lettre au président du Conseil de sécurité de l’ONU au sujet de cette scandaleuse affaire. Cette lettre, mentionnée par l’agence sahraouie SPS, porte à la connaissance des membres du Conseil de sécurité la «grave menace que représentent les tentatives de l’Union européenne d’inclure les territoires sahraouis occupés dans ses accords commerciaux avec le Maroc».

Comme aussi, elle dénonce les «conséquences de ces tentatives risquant de compromettre les perspectives d’un règlement pacifique du conflit au Sahara occidental, dans le cadre des efforts sérieux déployés actuellement par le Conseil de sécurité et l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, M. Horst Kohler». La manoeuvre du Parlement européen, insiste le Front Polisario, est de nature à encourager le Maroc dans ses tentatives de consolidation de l’occupation illégale du Sahara occidental et elle exige une réponse ferme et résolue de la communauté internationale pour y mettre fin.