Il ne reste qu’une semaine pour les candidats à l’élection présidentielle pour développer leurs ultimes arguments, en vue de convaincre les électeurs.
Les « six », qui ont, jusque-là, opté pour des discours « ciblés » – en fonction de la nature des wilayas visitées – se préparent à clôturer une campagne éprouvante. En effet, en sus des incidents ayant émaillé des sorties de candidats, à l’exemple des actes de violence qui ont marqué le meeting annulé de Sellal, certains prétendants à la magistrature suprême ou leurs représentants ont fait montre d’un flagrant manque d’imagination. Au point que les candidats semblaient se suivre à la trace, en proposant et abordant les mêmes thèmes.
Il s’agit, notamment de la révision de la Constitution, de la réforme du code de la famille, la refonte du système éducatif, l’indemnisation de toutes les victimes de la tragédie nationale, la réhabilitation de tamazight…et l’assouplissement de la règle 49/51 ayant trait à l’investissement. Ainsi, au seizième jour de la campagne électorale, quatre thèmes majeurs ont été évoqués par les candidats : la modernisation de l’ANP, le désenclavement, la promotion du tourisme et le traitement des « séquelles » de la tragédie nationale. Ce dernier dossier a été abordé par Louisa Hanoune dans son meeting animé, hier à Jijel.
Tout en rappelant les souffrances endurées par les populations, la candidate du PT s’est engagée à « assainir les dossiers en suspens liés à cette douloureuse période, pour un nouveau départ collectif ». Abondant dans le même sens, le candidat du FNA, Moussa Touati, est revenu lui aussi sur ce dossier, plaidant, plaidant à Médéa, en faveur de la prise en charge des victimes du terrorisme, notamment celles vivant dans cette région et qui ont perdu leurs terres.
Comme il n’a pas manqué d’évoquer la situation des groupes d’autodéfense et les gardes communaux qui combattaient le terrorisme, estimant que ces derniers « ont été abandonnés » après le retour de la paix. Mettant à profit sa présence dans la ville de l’Emir Abdelkader, le directeur de campagne du candidat indépendant Abdelaziz Bouteflika a affirmé que le programme de ce dernier vise à asseoir les fondements d’un Etat moderne consacrant les droits fondamentaux de tous les Algériens.
« Il est temps aujourd’hui de concrétiser le projet civilisationnel de l’Emir Abdelkader, fondateur de l’Etat algérien moderne, et consacrer définitivement les principes de la gouvernance qu’il avait initiés », a souligné Abdelmalek Sellal. Un Etat fort, moderne et démocratique, c’est l’objectif que s’est assigné le candidat Bouteflika qui ambitionne de remettre le flambeau à la jeune génération qui « dispose aujourd’hui de tous les atouts devant permettre aux jeunes intellectuels de gouverner le pays ».
Pour Ali-Fawzi Rebaïne qui a rappelé à partir d’Arzew (Oran) que l’Armée nationale populaire ne doit pas s’impliquer sur la scène politique, s’est engagé, s’il est élu, à supprimer le service national, « en laissant ses portes ouvertes à ceux qui veulent s’entraîner pour une durée de six mois ». Il a également, promis de « moderniser et bâtir une armée professionnelle » en la dotant de tous les moyens nécessaires, et en même temps, de « rajeunir » les responsables de cette institution. De son côté, le candidat indépendant Ali Benflis, qui avait promis, dimanche dernier, à Djanet, de promouvoir le secteur touristique, s’est engagé, hier, à Tiaret, à réformer le secteur de la santé si son projet de renouveau national obtient l’approbation du peuple le 17 avril prochain. Il a proposé une révision de la carte sanitaire, de garantir la santé pour tous et d’encourager le partenariat avec les spécialistes étrangers.
Il a également proposé un plan global de formation des corps médical et paramédical et la révision des salaires des médecins. Le candidat du Front al Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, qui a animé, hier, un meeting à Ouargla, a axé son discours autour du chômage, de la prise en charge des jeunes de cette région pétrolifère et gazière qui fait vivre tout le pays.
Arezki Louni