Le PNUD confirme : “L’Algérie enregistre d’énormes progrès”

Le PNUD confirme : “L’Algérie enregistre d’énormes progrès”

Un succès incontestable, même si l’Algérie mérite un meilleur classement au vu de la réalité.

Sur la période 1970-2010 (40 ans) l’Algérie se classe respectivement au 9e et 5e places (I.D.H. et I.D.H hors revenus) sur 135 pays, selon le Rapport mondial sur le développement humain 2010 qui a été présenté hier à Djenane el Mithak lors d’une rencontre organisée par le Conseil national économique et social (CNES), avec la participation de représentants du PNUD et en présence de nombreux membres du gouvernement.

C’est là un succès incontestable, même si l’Algérie mérite un meilleur classement au vu des données existantes qui n’ont pas été prises en considération par les experts du PNUD, en raison de lacunes dans l’alimentation de la base de données des Nations unies.

C’est ce qui ressort du débat, très vif, auquel a donné lieu la présentation de cette 20e édition du Rapport mondial sur le développement humain qui aura vu notamment les interventions solidement argumentées, chiffres à l’appui, de MM. Hamid Temmar et Djamel Ould Abbès, respectivement ministre de la Prospective et de la Statistique, et ministre de la Santé, qui ont apporté un certain nombre d’éléments mettant en évidence les progrès significatifs accomplis par l’Algérie dans plusieurs domaines (éducation, santé, logement, pouvoir d’achat…) et qui valent logiquement à notre pays un meilleur classement que ce qui apparaît dans le rapport onusien. Toujours est-il que “l’Algérie a enregistré une avancée de vingt places. Elle a quitté la catégorie des pays à développement humain moyen pour rejoindre le groupe de pays à niveau de développement humain très élevé. C’est un succès incontestable à saluer. Etre classé sur 40 ans aux 9e et 5e places, hors PIB, ce n’est pas rien”, soulignera le président du CNES, M. Mohamed Seghir Babès.

“L’Algérie fait partie de la catégorie des pays à développement humain les plus élevés. Elle peut être fière de ces résultats”, note M. Mamadou Mbaye représentant résident du PNUD à Alger. La même appréciation positive est donnée par M. Jose Pineda un des rédacteurs du Rapport du PNUD : “Je trouve les résultats de votre pays très impressionnants.”

C’est l’un des pays qui nous sert d’exemple pour les progrès durables réalisés en 40 ans sur les plans de la soutenabilité, de l’équité, de l’autonomisation, en plus des aspects concernant l’éducation, la santé, les revenus qui constituent l’essence du développement humain”. Quelques chiffres montrent les progrès sensibles enregistrés par l’Algérie. l’espérance de vie a gagné 13 ans entre1980 et 2010, la durée moyenne de scolarisation a progressé de 2 à 7 ans. Cependant les inégalités du genre restent fortes dans la région : 38% des femmes ont une activité, contre 80% pour les hommes. Si dans la région du Monde arabe, les progrès en matière d’éducation et de santé sont évalués à 60% sur 40 ans, pour l’Algérie l’amélioration est de 67%. “ C’est une amélioration significative est importante”, dira M. José Pineda. Ces résultats positifs et le classement honorable de l’Algérie en matière d’I.D.H sont loin de refléter la réalité, l’Algérie est en droit de prétendre à une meilleure position ont tenu à faire remarquer tour à tour MM. Hamid Temmar et Djamel Ould Abbès. “En termes de revenus, de pouvoir d’achat, au plan macroéconomique, de l’emploi nous sommes les meilleurs.  Des milliards de dollars sont dépensés dans l’éducation, la santé. L’enseignement dans les universités, les soins de santé sont gratuits. Nous ne sommes pas du tout d’accord avec la manière avec laquelle nous sommes traités”, soulignera sur un ton très critique M. Temmar qui invitera les responsables du PNUD à se rapprocher du CNES pour avoir les chiffres exacts. M. Djamel Ould Abbès abondera dans le même sens en avançant plusieurs chiffres mettant en relief les avancées remarquables enregistrés par l’Algérie dans maints domaines en rapport avec le développement humain.

En Algérie, dira-t-il, 8% du PIB sont consacrés à la santé, pour le Maroc et la Tunisie c’est 2% et 1,5%. A Djelfa 10% des filles accédaient à l’école en 2000, aujourd’hui le taux est de 75%. Le taux d’occupation par logement (TOL) qui était de 7 est actuellement de 5. Le taux d’analphabètes qui était de 82% est tombé à 22%, la mortalité qui était de 500 pour 100.000 en 62 est inférieur à 70 aujourd’hui.

“Je me félicite de cette 9e place, mais je sais que l’Algérie mérite mieux que ça”, dira M. Ould Abbès. Les représentants du PNUD, MM. Mbaye et Pineda, ont admis dans leurs réponses le caractère incomplet de l’indice et le fait qu’ils se soient confrontés à l’indisponibilité des données. “Si les données avaient été disponibles, l’Algérie serait mieux classée”, reconnaît M. Mbaye représentant résident du PNUD à Alger. Le président du CNES, M. Babès, fera part du prochain workshop qui sera organisé en vue d’établir une coopération plus étroite avec le PNUD de sorte qu’au final en appliquant les mêmes protocoles de calcul on aura les mêmes résultats qu’il s’agisse du rapport national ou du rapport mondial. A noter que le débat a donné lieu à un échange intéressant sur l’impact du revenu sur le développement humain, et l’influence de la démocratie sur la croissance et le développement humain.

Evaluation du développement humain : Le CNES annonce l’organisation d’un workshop sur les paramètres utilisés

Un workshop régional, avec la participation du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), sur les indicateurs et les paramètres de calculs utilisés par le PNUD dans son rapport d’évaluation du développement humain, sera organisé en Algérie, a annoncé hier à Alger le président du Conseil national économique et social (CNES), M. Mohamed-Seghir Babès.

S’exprimant à la clôture de la cérémonie solennelle de présentation du Rapport mondial sur le développement humain (2010-édition), M. Babès a relevé que les chiffres avancés par le PNUD dans le RMDH-2010, à propos de l’Algérie, sont en « écart » par rapport à ceux du CNES, indiquant qu’une rencontre régionale sera organisée à Alger, avec la participation des spécialistes du PNUD, pour s’imprégner des indicateurs et paramètres utilisés par l’organisation dans son évaluation.

Reconnaissant que l’Algérie alimente le PNUD, d’une manière « aléatoire », en statistiques et données sur le développement humain, il a estimé que la partie algérienne devra, désormais, le faire de manière régulière.

« Il faut veiller, au niveau de l’exécutif national, que cette question fasse l’objet d’une grande attention », a-t-il souligné, estimant qu »‘il est nécessaire d’alimenter correctement et, dans les délais, la base de données du PNUD ».

Rappelant que les protocoles d’évaluation utilisés par le CNES répondent aux standards arrêtés par le PNUD, du fait qu’ils ont été adoptés en Algérie, grâce à l’accompagnement d’un éminent spécialiste du PNUD, M. Babès a considéré qu’une modification « substantielle » dans le classement de l’Algérie parmi les pays à taux élevé de développement humain « est attendue », dès la prise en charge des efforts réellement déployés en matière de développement humain. Toutefois, le président du CNES a mis en exergue le progrès réalisé par l’Algérie, dans ce domaine, arguant qu’elle a été classée 9e parmi les 10 pays du monde à forte croissance en matière de développement humain et qu’elle a gagné 20 points en une année dans le classement des 135 pays du monde.

De son côté, le ministre de la Prospective et des Statistiques , M.Abdelhamid Temmar, qui a mis l’accent sur la nécessité de lier la croissance économique aux indices de développement humain (IDE), a souligné que les dépenses consenties par l’Algérie dans le secteur social « vont au-delà de l’imaginaire ».

C’est ainsi qu’il a invité le PNUD à « coordonner » avec le CNES en matière de statistiques, estimant que le classement de l’Algérie dans le RMDH-2010, « ne reflète pas la réalité des dépenses sociales de notre pays ».

C’est dans ce contexte que le ministre a mis en avant les indicateurs macro-économiques du pays, ainsi que les dépenses en matière de santé et d’éducation en Algérie qui sont, a-t-il dit, les « meilleurs dans la région ».

Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès s’est interrogé, pour sa part, sur le fait que l’Algérie est le « seul pays arabe » à consacrer 8 % de son Produit national brut au secteur de la santé, « sans que cela n’ait une incidence sur son classement » parmi les pays arabes en matière de développement humain.