Le plan d’action du gouvernement, qui a fait l’objet de débats pendant cinq jours, a été approuvé, jeudi dernier, par la majorité écrasante des députés en présence du Premier ministre et des membres du gouvernement.
Soumis au voté à main levée, le plan d’action du gouvernement a reçu l’approbation du FLN et du RND. L’alliance de l’Algérie verte et le parti El Adala l’ont rejeté alors que le FFS a opté pour l’abstention. Quant au PT, il innove en décrétant « une abstention positive », pour reprendre son député, Ramadane Taâzibt. Auparavant, la séance a été marquée par les interventions des chefs des groupes parlementaires.
Tahar Khaoua du FLN a, tout en qualifiant le plan d’action du gouvernement de « prometteur », mis en relief l’importance donnée à la mise en œuvre « d’une nouvelle Constitution adaptée à la modernisation et aux réformes décidées par le président de la République ». Le parti majoritaire à l’APN souligne également que les progrès réalisés sur les plans économique et social sont loin d’être négligeables. Comme recommandations, Khaoua a appelé le gouvernement à poursuivre sa politique de subventions, à procéder à des exonérations fiscales pour « les petits commerçants » et les faibles bourses et à poursuivre les réformes dans le secteur de la santé notamment par la réalisation de CHU. Le FLN exhorte, en outre, le ministre de l’Habitat à prendre des mesures pour permettre à la communauté algérienne à l’étranger de bénéficier de logements promotionnels.
De son côté, le chef du groupe parlementaire du RND, Miloud Chorfi, a indiqué que le projet du gouvernement « revêt un caractère distinctif » dans la mesure où il met l’accent sur « la nécessité d’accélérer la concrétisation de promesses électorales » du président de la République. Tout en affirmant que les « jours à venir seront décisifs », le RND relève que « ce plan est réellement une étape importante pour faire réussir la transition démocratique ». Il est nécessaire pour le RND « d’accélérer le rythme en ce qui concerne le nouveau découpage administratif, de donner plus d’intérêt à l’industrie et d’élargir les infrastructures de base ».
En outre, le groupe parlementaire a remis neuf recommandations écrites dans lesquelles il a préconisé principalement de fixer les objectifs pour la croissance de la valeur ajoutée de chaque secteur industriel, de rendre les politiques et les mécanismes de soutien à l’investissement productif plus efficaces, d’encourager l’intermédiation et l’efficacité bancaire, de maîtriser la politique budgétaire, d’entreprendre des réformes dans l’environnement de l’entreprise et d’intensifier les programmes de développement et de renouveau rural. Le RND prône également la régulation du régime actuel du soutien des prix à la consommation, d’accélérer la réforme du système de la santé et enfin d’assurer l’efficacité et la pérennité des systèmes de protection sociale et de solidarité nationale.
L’abstention « positive » du PT L’abstention du PT à voter le texte a été expliquée par son chef du groupe parlementaire, Djelloul Djoudi. Tout en exprimant son soulagement quant à la décision de l’Etat de ne pas revenir sur la règle 49/51% », le chef du groupe parlementaire a toutefois, fait part de ses craintes de voir cette règle et celle de la préemption de l’Etat abandonnées suite à l’adhésion de l’Algérie à l’Organisation mondiale du commerce.
A la fin de la séance, le député Ramdane Taâzibt du PT a justifié la position de son parti par le fait que si le plan d’action apporte des réponses positives aux préoccupations soulevées telles le refus de l’intervention étrangère et de l’implication de l’ANPdans des conflits étrangers, la politique de l’emploi, du logement et l’adhésion à l’OMC ne sont pas de bon augure. Autre abstention, autre justification. Celle du chef du groupe parlementaire du FFS, Chafaâ Bouaïche. Il a estimé que le plan d’action du gouvernement « ne contient que des généralités ».
Il a souligné que son parti milite pour « une entreprise forte qui permet à l’Algérie d’être un Etat de droit qui consacre la démocratie et les libertés ». Bouaïche a été critique concernant l’application de la réconciliation nationale. « Pour qu’il y ait une vraie réconciliation, il faudrait d’abord renforcer le dialogue au niveau de la société et des partis politiques dans un cadre démocratique », a-t-il estimé, soulignant l’importance d’ouvrir le débat sur la politique étrangère et celle inhérent à la défense. Au sujet du gaz de schiste, le FFS appelle à interdire son exploration par des étrangers. Youcef Khebaba de l’Alliance Algérie verte a souligné, pour sa part,« la nécessité d’accorder un grand intérêt à l’industrie et sortir de l’économie de la rente », suggérant l’évaluation des plans du gouvernement afin de connaître leur efficacité et les enveloppes financières qui y sont dépensées.
Le président groupe parlementaire du parti El Adala, Lakhder Benkhlef, souligne que le plan d’action du gouvernement est rejeté dans la meure où « il ne mène pas le pays vers la sortie de crise ». Le président du groupe des indépendants, Salim Chenoufi, a appelé à la poursuite des réformes et au renforcement de la lutte contre la corruption comme il a souligné la nécessité d’encourager l’investissement notamment dans les énergies non conventionnelles.
Wassila Ould Hamouda