« Les Etats ont le droit à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins pacifiques et le renforcement de la sécurité nucléaire ne doit pas constituer une restriction à ce droit » est le message qu’a adressé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à l’occasion de la tenue à Washington du quatrième sommet sur la sécurité nucléaire auquel ont pris part une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement.
Le Premier ministre n’a souligné que « cette exigence de sécurité qui nous interpelle tous ne doit en aucune manière constituer une restriction aux droits des Etats à l’utilisation de l’énergie nucléaire à des fins exclusivement pacifiques ». « Ce droit est consacré par l’article IV du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires », a déclaré vendredi M. Sellal, lors de son intervention à un déjeuner débat sur les actions nationales pour renforcer la sécurité nationale.
Le Premier ministre a plaidé, à ce titre, pour un échange d’expertise dans le domaine de la sécurité nucléaire et de l’utilisation de l’atome à des fins pacifiques.
« Nous estimons qu’il est nécessaire d’encourager et de promouvoir une coopération internationale efficace pour améliorer constamment la sûreté et la sécurité nucléaires en favorisant les échanges en matière d’information, d’expertise et de technologie », a soutenu M. Sellal dans son intervention.
Il a souligné que l’initiative d’Obama sur la sécurité nucléaire a ouvert la voie à une action globale pour améliorer la coopération internationale en la matière. « C’est de toute évidence le lieu de s’en réjouir », a-t-il dit. Et d’ajouter que l’Algérie, consciente de l’importance des enjeux dans ce domaine, a œuvré à l’avènement d’une architecture de sécurité nucléaire globale et durable.
« L’Algérie, qui a ratifié la Convention sur la protection physique des matières nucléaires, ainsi que son amendement, et la convention internationale pour la répression des actes de terrorisme nucléaire, saisit cette occasion pour réitérer toute l’importance que revêt l’adhésion universelle à l’ensemble des instruments juridiques internationaux qui régissent la sécurité nucléaire », a indiqué le Premier ministre, soulignant le renforcement du cadre législatif et réglementaire par l’amendement du code pénal criminalisant l’utilisation malveillante de matières radioactives et les actes de terrorisme nucléaire.
Il a relevé que la réglementation algérienne régissant la protection physique des installations nucléaires et autres sources radioactives est régulièrement revue et révisée en conformité avec les prescriptions en la matière. En outre, a-t-il ajouté, le régime des importations, de détention et des exportations des sources radioactives a été renforcé par la mise en place d’un contrôle rigoureux aux frontières en coordination avec les institutions nationales concernées.
Soulignant l’importance particulière accordée par l’Algérie aux questions de désarmement, M. Sellal a rappelé la signature, le 21 mars dernier, de l’engagement relatif à l’impact humanitaire des armes nucléaires et la participation active de l’Algérie à la mise en œuvre du programme de sécurité de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), tout en saluant l’action de l’Agence en matière de promotion de sécurité nucléaire dont il faut soutenir les efforts. « Mon pays a également marqué son adhésion à la mise en œuvre des fondamentaux de la sécurité nucléaire en initiant un plan intégré d’appui à la sécurité nucléaire », a-t-il précisé. A cet effet, un comité a été mis en place pour définir l’architecture de sécurité nucléaire nationale ainsi que les mécanismes de coordination interinstitutionnels prévus.