Des experts en économie mettent en garde contre la propagation de faux billets, dont les conséquences sont plus fâcheuses que le terrorisme sur la sécurité du pays.
La propagation de faux billets, découverts quasi quotidiennement par les services de la sûreté et de la Gendarmerie nationale, a démontré la «faiblesse» du système bancaire algérien et le grand retard enregistré par l’Algérie dans l’application de mécanismes de différents paiements adoptés dans le reste des pays du monde. Cela a fait, selon certains experts, qu’environ 40% de la masse monétaire liquide en Algérie circule dans le marché parallèle hors du cadre des banques.
Cette situation aura un impact plus fâcheux que le terrorisme sur la sécurité de l’Algérie, et menace toute l’économie nationale. Des analystes de la scène monétaire nationale estiment que l’inondation du marché de fausse monnaie serait due à des réseaux internationaux qui veulent frapper la sécurité et la stabilité de l’Algérie.
Il est évident que la lutte contre ce fléau ne peut se faire sans que soit revu le système bancaire algérien dans sa totalité et dans les plus brefs délais. Les experts estiment que le remplacement des liquidités par des chèques et mandats pourrait mettre un terme à ce trafic.
Cependant, le dysfonctionnement dans ce système «ne pourrait être réglé par le changement de lois d’une manière subite car cela contribuerait à aider le marché parallèle». L’expert en économie Abderahmane Mebtoul a estimé que «les banques algériennes ne sont que des établissements administratifs.
Elles ne sont pas liées au réseau mondial et ne jouent pas leur rôle consistant à faire bouger l’économie», avant d’ajouter qu’on ne peut protéger le marché du danger de faux billets que si on arrive à «contenir le marché parallèle dans l’ordre du marché qui mettrait un terme à la manipulation, la corruption et le trafic».
Des sources sécuritaires estiment, pour leur part, que la carte des réseaux de trafic de faux billets en Algérie est en expansion continue et change d’une année à une autre, indiquant que l’Algérie est devenue la région privilégiée des pays étrangers pour activer dans ce trafic.
Il n’est un secret pour personne que les repères de la carte d’activité des réseaux de «propagation» de faux billets changent selon les interventions des services de la gendarmerie. Ainsi, il est très difficile, pour ne pas dire impossible, de cerner ce phénomène dans une zone géographique bien déterminée.
L’année dernière (2010) l’activité des réseaux de trafic de faux billets s’est concentrée à l’est du pays, notamment à Oum El-Bouaghi, où les services de la Gendarmerie nationale ont réussi à annihiler la plus grande tentative d’inondation du marché local de faux billets. En plus de cette wilaya, on citera Mila, M’sila, Oran, Tébessa, El-Taref, Sétif et Tlemcen. Mais, selon un rapport de la Gendarmerie nationale, la plupart des affaires traitées ont été enregistrées dans les wilayas de l’ouest du pays ainsi que dans celles d’El-Bayadh, d’Oran, de Mostaganem et de Tlemcen à l’ouest du pays.
M.D