Le phénomène est favorisé par le marché informel, près de 5 kg d’or trafiqué saisis en 2012 à Oran

Le phénomène est favorisé par le marché informel, près de 5 kg d’or trafiqué saisis en 2012 à Oran

Dans le cadre du trafic contre la tromperie, les services des impôts de la wilaya d’Oran ont saisi, au cours de l’année 2012, 4,8 kg d’or feint (or additionné de cuivre), a-t-on appris de sources sûres. Les opérations de contrôle ont ciblé, au cours de cette période, pas moins de 792 artisans-bijoutiers et joailliers installés dans les différentes communes de la wilaya, ont précisé les mêmes sources soulignant qu’au cours des contrôles effectués, plusieurs quantités de bijoux non poinçonnés ont été également saisies.

Nos sources ont relevé la difficulté de la mission des agents de contrôle dépêchés sur le terrain. En effet, ces derniers se sont retrouvés plusieurs fois devant des bijouteries fermées par leurs propriétaires qui voulaient fuir, à cet instant, le contrôle. «Nous nous sommes retrouvés à plusieurs reprises contraints à revenir bredouilles pour la simple raison que les commerçants se donnent le mot et ferment leurs boutiques dès qu’ils sont mis au courant de notre arrivée», affirme un contrôleur.

Ce dernier ne manquera pas, par ailleurs, d’indiquer que les opérations de contrôle ont permis la fermeture de 12 locaux commerciaux, d’établir 122 procès-verbaux d’infraction et de soumettre à la justice 45 dossiers de contrevenants. Des sources au fait des pratiques de certains joailliers n’ont pas manqué de rappeler que l’augmentation du prix du gramme d’or, actuellement fixé à 6200 dinars, a suscité des appétits et poussé certains à ruser.

«Actuellement, cet or feint, préparé dans des ateliers clandestins, est revendu sur le marché parallèle très actif à travers les femmes qui font du porte-à-porte pour proposer des bijoux, ou des vendeurs à la sauvette qui activent notamment à Médina Jdida. Ils sont près de 90 vendeurs à la sauvette qui activent à Derb Essayaghine. Ils parasitent l’activité de près de 220 revendeurs agréés qui voient leur chiffre d’affaires sérieusement menacé par ces intrus», affirme nos sources.

«Il s’agit d’un véritable marché informel qui ne pourrait être éradiqué que par des mesures radicales qui nécessitent le recours à la force publique. L’action des contrôleurs se limite aux commerçants légalement installés.

Les revendeurs à la sauvette, qui sont les principales sources d’approvisionnement en or non poinçonné ou de mauvaise qualité, échappent à tout contrôle, d’où la nécessité de recourir à la force publique pour engager des opérations coup-de-poing. Certes la police a démantelé plusieurs ateliers clandestins, mais l’augmentation du prix de référence de l’or a poussé certains artisans à verser dans le trafic. Il est temps de prendre sérieusement en charge ce secteur», affirment nos interlocuteurs.

F. Ben