Le pétrole termine la semaine sur un fort rebond: baril en décollage

Le pétrole termine la semaine sur un fort rebond: baril en décollage
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Les cours de l’or noir ont été dopés par une information sur une baisse de la production de l’Opep et du déclin de celle des Etats-Unis.

Le baril s’est senti pousser des ailes. Il a résorbé en grande partie ses pertes accumulées depuis le début de la semaine. Une semaine cauchemardesque pour les pays producteurs dont l’Algérie qui élabore sa loi de finances sur la base d’un baril à 37 dollars. Un seuil qui a été «défoncé» pour la dernière fois le 4 janvier 2015. Où en est-on aujourd’hui?

A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril s’affiche à 33,36 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) après avoir gagné 3,30 dollars, vendredi dernier.

A New York, le cours du baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en mars, qui était tombé à son plus bas niveau depuis le mois de mai 2003 après avoir perdu plus de quatre dollars lors des quatre précédentes séances, a grimpé de 3,23 dollars pour clôturer la semaine à 29,44 dollars. On est loin du compte. Aucune autre alternative, hormis le fait de puiser dans le Fonds de régulation des recettes n’est possible pour assurer l’équilibre budgétaire du pays. Seule une hausse significative des prix du pétrole peut s’avérer salutaire. Une issue qui apparemment est tout à fait plausible. Les cours de l’or noir ayant connu une hausse spectaculaire vendredi dernier sur fond d’informations faisant état d’une baisse de la production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et du déclin de celle des Etats-Unis. «Des nouvelles venues des Emirats arabes unis ont ravivé les rumeurs sur un éventuel accord et relancé le marché», a mis en avant Bart Melek, de TD Securities.

Le ministre émirati de l’Energie, dont le pays est l’un des principaux membres de l’Opep, a déclaré vendredi (11 février 2015 Ndlr) s’attendre à une stabilisation de l’offre sur le marché, déprimé par la dégringolade des prix, ont rapporté les agences internationales de presse.

«Le marché va obliger tous les producteurs, non à réduire mais à stabiliser leurs niveaux de production», a affirmé Souhail al-Mazrouei sur la chaîne de télévision Sky News Arabia, implantée à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis. «La demande mondiale sur le brut devrait augmenter cette année de 1,3 million de barils par jour (mbj), et il est possible qu’il y ait une baisse de 500 000 barils/jour (bj) (…) dans l’offre des pays non-membres de l’Opep.» a-t-il ajouté. Le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak, a annoncé le 28 janvier dernier que son pays était disposé à collaborer avec l’Opep afin de diminuer l’offre. Il avait explicitement évoqué le chiffre de 5% (Voir L’Expression du 30/01/2015). Les experts demeurent prudents. Chat échaudé craint l’eau froide. «Depuis quelques semaines, le marché commence à avoir l’expérience de ce genre de jeux», a indiqué Tim Evans, de Citi. Le baril qui ne voyait rien venir de concret a fait du yoyo. Sauf que cette fois-ci… «Le marché a pu bénéficier d’un autre soutien que de simples spéculations vendredi dernier (avant-hier Ndlr), avec une forte baisse hebdomadaire du nombre de puits de pétrole en activité aux Etats-Unis, qui, à 439 unités, est à son plus bas niveau depuis 2010.» a fait remarquer Bart Melek, de TD Securities. Que présage-t-elle? «La production devrait finir par baisser», a t-il estimé.

«… Et si la production américaine baisse, l’Arabie saoudite et les autres membres de l’Opep seront probablement plus enclins à réduire la leur.» a conclu l’analyste de TD Securities. Un heureux présage.

S’il venait à se concrétiser, il va falloir s’attendre à une envolée du baril. A moins qu’il n’ait décidé de nous rejouer le scénario de ces dernières semaines…