Le pétrole termine la semaine à plus de 65 dollars à Londres, Un baril à 80 dollars d’ici fin 2015?

Le pétrole termine la semaine à plus de 65 dollars à Londres, Un baril à 80 dollars d’ici fin 2015?

Les prix du baril remontent petit à petit

«Nous pensons que les fondamentaux justifient un baril à 80 dollars, parce que c’est le coût marginal, mais les marchés peuvent s’éloigner des coûts marginaux pendant une période», indique l’analyste Alex Griffiths de l’agence de notation Fitch.

Les tensions au Yemen figurent certes parmi les soutiens au cours de l’or noir mais le déclin annoncé de la production de pétrole de schiste reste leur meilleur allié sur le long terme. Les prix du pétrole qui ont augmenté de près de 10% la semaine dernière à Londres, une performance inégalée depuis le mois de novembre 2009, ont continué leur progression même s’ils ont été contraints de faire une petite halte mardi et mercredi derniers après que la coalition arabe avec à leur tête l’Arabie saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, ait annoncé la fin des frappes aériennes contre le Yémen. La reprise des hostilités a finalement stoppé ce recul momentané. Le baril de Brent de la mer du nord pour livraison en juin a terminé la semaine, vendredi dernier, à 65,28 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE), soit une hausse de 43 cents par rapport à la veille et une progression de plus de deux dollars par rapport à la séance du 20 avril. Alors, un baril à 80 dollars d’ici fin 2015?

Pourquoi pas? Une projection qui est loin de relever d’une vue de l’esprit, en tout cas, tant les cours de l’or noir ne donnent plus l’impression d’être plombés par une offre qui demeure pourtant surabondante, exception faite du marché new yorkais qui reste encore sous cette influence mais de façon beaucoup moins marquée qu’il y a quelques mois. Qu’en pensent les experts? Les prix pétroliers pourraient augmenter rapidement au deuxième semestre et atteindre 70 dollars le baril d’ici la fin de l’année grâce au ralentissement de la production américaine et aux facteurs saisonniers, avait pronostiqué le 14 avril 2015 un analyste de Fitch. «Il faudra en revanche sans doute plusieurs années pour que le baril de pétrole revienne à 80 dollars, prix où l’offre et la demande sont considérées comme étant équilibrées, en se basant sur les coûts de production actuels» avait poursuivi Alex Griffiths, chef du service de recherche sur le pétrole et le gaz de cette agence de notation.

Il y a à peine dix jours, le baril de Brent valait 58 dollars. Il a enregistré un gain de 7 dollars depuis. A ce rythme tout reste possible. «Nous parlons de reprise relativement rapide dans le courant de cette année car la production de pétrole de schiste arrive à un plateau. Il y a aussi une accélération traditionnelle et saisonnière de la demande de l’ordre de 1,5 million de barils par jour du deuxième au troisième trimestre», fait remarquer Alex Griffiths. Les projections de l’agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) publiées le 13 avril font état d’une diminution de la production américaine de pétrole de schiste de 45.000 barils par jour (bpj) à 4,98 millions de bpj en mai par rapport à avril.

Un premier recul depuis plus de quatre ans. Ce qui devrait confirmer l’ascension des prix du baril annoncée pour le second semestre de 2015. A quel rythme? «Nous pensons que les fondamentaux justifient un baril à 80 dollars, parce que c’est le coût marginal, mais les marchés peuvent s’éloigner des coûts marginaux pendant une période», indique l’analyste de l’agence de notation Fitch. Ce qui apporterait une bouffée d’oxygène à l’économie nationale qui reste chevillée à ses exportations d’hydrocarbures.