Le pétrole proche des 100 dollars à New York, Une éclaircie pour l’Algérie

Le pétrole proche des 100 dollars à New York,  Une éclaircie pour l’Algérie
le-petrole-proche-des-100-dollars-a-new-york-une-eclaircie-pour-lalgerie.jpg

Une bouffée d’oxygène pour l’Algérie

Une opportunité pour le pays dont le secteur des hydrocarbures qui porte à bout de bras son économie, commençait à tousser.

L’Algérie c’est comme le Phénix. Elle renaît à chaque fois de ses cendres. C’est lorsque l’on pense que l’idylle entre elle et son pétrole est sur le point de s’achever que cette belle aventure reprend un nouveau souffle, pour entretenir cette flamme qui s’est allumée, il y a plus d’un demi siècle. Les cours du pétrole ont achevé la semaine à leur plus haut niveau depuis deux mois, à New York, se rapprochant irrésistiblement de la barre symbolique des 100 dollars. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en février, s’est établi vendredi à 99,32 dollars. Un niveau qu’il n’a plus revu depuis le 18 octobre 2013.

C’est en effet au lendemain des annonces faites par le gouverneur de la Banque d’Algérie, que le marché pétrolier a affiché une santé, loin de constituer un feu de paille. A quoi est due cette bonne nouvelle? La croissance des Etats-Unis, véritable locomotive de la planète, «a progressé à un rythme bien plus fort que prévu au troisième trimestre grâce à une accélération de la consommation, le produit intérieur brut (PIB) croissant de 4,1% en rythme annualisé après une croissance de 2,5% au deuxième trimestre» ont annoncé les autorités américaines.

LG Algérie

«C’est le rythme de croissance le plus rapide depuis fin 2011 pour la première économie (mondiale Ndlr)», faisait remarquer l’analyste de Schneider Electric, Matt Smith Ric. Les investisseurs y voient le signe d’une accélération de l’activité du premier consommateur mondial de brut qui devrait booster la demande mondiale d’or noir. Un excellent présage pour les pays membres de l’organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Une opportunité pour l’Algérie dont, le secteur des hydrocarbures qui porte à bout de bras son économie, commençait à tousser. Les gisements ont en effet commencé à se tarir alors que les exportations, qui assurent 97% des revenus en devises, ont accusé une baisse notoire. «Les exportations d’hydrocarbures se sont contractées de 14,31% au premier semestre 2013 par rapport à la même période de l’année 2012, reculant de 37,50 milliards de dollars à 32,14 milliards de dollars.» avait déclaré le gouverneur de la Banque d’Algérie dans un rapport présenté le 18 décembre devant les élus de l’Assemblée nationale.

Les conséquences sont inquiétantes. «Cela a affecté négativement la balance commerciale, surtout au second trimestre, pendant que les importations de biens poursuivaient leur tendance haussière en contexte de faiblesse structurelle des exportations hors hydrocarbures (0,682 milliard de dollars au premier semestre 2013 contre 0,473 milliard de dollars au premier semestre 2012)», a indiqué Mohamed Laksaci.

Les cours de l’or noir, qui ont fait la part belle durant presque une décennie à l’Algérie, ne l’ont pas impactée au point de diversifier son économie. «La priorité pour les pays exportateurs de pétrole de la région Mena (Moyen-Orient et Afrique du Nord Ndlr) est d’augmenter leur résistance à tout choc de baisse des revenus pétroliers, tout en diversifiant leurs économies face à une population active en augmentation rapide», avait recommandé au mois d’octobre dernier le FMI qui avait mis en garde contre une dégringolade des prix du pétrole. Un scénario qui peut se mettre en scène en Algérie. Ses effets peuvent la mettre à genoux. Une dégringolade des prix du pétrole «peut s’interpréter comme un choc pour la balance des paiements extérieurs», avait déjà prévenu le gouverneur de la Banque d’Algérie au cours d’une conférence de presse sur la situation financière du pays qui s’est tenue le 10 juin 2012.

Un spectre qui semble vouloir s’éloigner avec les prix d’un baril de pétrole ragaillardi par les performances enregistrées par l’économie des Etats-Unis. Un nouveau sursis pour l’Algérie.