Le pétrole franchit de nouveau la barre des 75 dollars !

Le pétrole franchit de nouveau la barre des 75 dollars !

C’est dans ce contexte de rebond des cours de l’or noir qu’est annoncée une réunion restreinte de l’Opep et de ses alliés.

La hausse des prix du pétrole est à nouveau d’actualité. La probabilité d’un baril à

80 dollars revient sur le devant de la scène. Après avoir donné l’impression de vouloir plonger sous les 70 dollars, le baril a entamé sa remontada. Il est parti à la recherche du gain perdu. Il cartonne! Reste à savoir quand il franchira la barre des 80 dollars. Une cible qui reste largement à sa portée. Les prix du pétrole se sont en effet envolés. Depuis cinq séances consécutives pour marquer une pause jeudi, puis repartir de nouveau de plus belle hier. Vers 14h45 heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 76, 08 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,35 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» pour la même échéance prenait 1,15 à 68, 98 dollars. Le Brent a touché vers 10h20 à Alger son plus haut niveau après un mois et demi à 75,49 dollars. Un coup de fouet qui est dû à la déprime du billet vert. C’est ce que certains experts affirment. «Le pétrole a reçu un coup de fouet du marché des changes», alors que le dollar reculait, avançait Stephen Brennock, analyste chez PVM. D’autres y voient des raisons différentes. «Les sanctions iraniennes commencent à mordre sur l’offre du marché de l’énergie», a indiqué de son côté Artjom Hatsaturjants, analyste chez Accendo Markets. Dès début novembre les mesures prises par Washington dans le cadre de la sortie des Etats-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien auront pour effet d’empêcher les pays importateurs de pétrole de se fournir auprès de la République islamique d’Iran.

Alors que les acheteurs se préparent à l’entrée en vigueur de ces sanctions, les exportations iraniennes ont commencé à décliner. «L’Iran est le troisième plus grand producteur de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), et sa production pourrait reculer d’entre 2,5 et un million de barils par jour», a souligné M. Hatsaturjants. C’est dans ce contexte de rebond des cours de l’or noir qu’est annoncée une réunion restreinte de l’Opep et de ses alliés. Un comité chargé de contrôler si la baisse des quotas, dans le cadre de la diminution de la production des pays producteurs (Opep hors-Opep) de 1,8 million de barils par jour entrée en vigueur le 1er janvier 2017, est respectée. Les sanctions que compte rétablir Donald Trump contre Téhéran et qui touchent de plein fouet ses exportations de pétrole, sa principale ressource, réduiraient l’offre mondiale selon toute vraisemblance d’au moins 1 million de barils par jour. L’Arabie saoudite qui a applaudi des deux mains la décision du successeur de Barack Obama, s’est dite prête à pallier cette carence. «Le royaume (saoudien) travaillera avec les principaux producteurs de pétrole à l’intérieur et à l’extérieur de l’Opep, ainsi qu’avec les principaux consommateurs, pour limiter l’impact de toute pénurie d’approvisionnement», a annoncé mardi, le ministère saoudien de l’Energie.Le chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole acteur qui s’est engagé à soutenir la stabilité du marché et de participer activement à son équilibre. Acteur majeur de l’accord de la baisse de la production de 1,8 million de barils par jour des pays Opep-non Opep, Riyadh se retrouve entre deux chaises, mais assume. Reste à savoir si cela suffira à endiguer cette envolée des cours de l’or noir portée par une conjoncture géopolitique qui fera sans coup férir tache d’huile. «A très court terme, l’impact de la montée des tensions géopolitiques paraît se limiter au marché pétrolier, mais ce n’est pas la fin de l’histoire», avait estimé Norihiro Fujito, responsable de la stratégie d’investissement pour Mitsubishi UFJ Morgan Stanley Securities qui n’a pas écarté leur propagation à d’autres secteurs. Pour l’Algérie, la question est tranchée: elle souhaite le maintien de l’accord de 2016…