Les prix du pétrole baissaient mardi en cours d’échanges européens, plombés par une offre abondante d’or noir, mais les investisseurs restaient tout de même attentifs à la situation en Ukraine et en Libye. Vers 10H10 GMT (12H10 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 108,39 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 44 cents par rapport à la clôture de lundi. Vers 09H50 GMT, le Brent est tombé à 108,32 dollars, son niveau le plus faible en trois semaines.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange(Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance perdait 18 cents, à 102,29 dollars.
Les cours du pétrole étaient plombés par une offre abondante, car les perspectives pour la production de l’Opep (Organisation des pays producteurs de pétrole) restent celles d’un niveau élevé, commentait Dorian Lucas, analyste chez Inenco.
En Irak notamment, les exportations de pétrole ont progressé en mai pour le deuxième consécutif, en hausse de 8% par rapport à avril à 2,58 millions de barils par jour en moyenne, alors que l’ouverture d’un nouveau terminal dans le sud du pays devrait accroître les capacités d’exportation de 800.000 barils par jours, relevaient les analystes de Commerzbank.
L’Opep, qui pompe environ un tiers du brut mondial, doit se réunir la semaine prochaine à Vienne pour sa 165e réunion ministérielle.
Cependant, la baisse des cours restait limitée par le conflit dans l’est de l’Ukraine, les tensions entre les Occidentaux et la Russie (…) et les pertes de production en Libye, notait-on chez Commerzbank.
Une coupure du gaz russe à l’Ukraine, susceptible de perturber les approvisionnements en Europe, est toujours d’actualité, a déclaré mardi le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk tout en disant espérer un accord d’ici la fin de la semaine.
La situation en Ukraine, voie de passage pour les exportations de gaz et de pétrole russes vers l’Europe, demeurait ainsi toujours au centre des préoccupations des opérateurs. Les craintes d’une dégradation de la situation, déjà grave, voire d’une guerre civile, soutiennent les cours du brut depuis plusieurs semaines.
L’évolution de la situation est particulièrement scrutée, car les observateurs craignent un dérèglement de l’approvisionnement du marché européen de l’énergie, dont environ 30% des importations de gaz et de pétrole européennes proviennent de la Russie, et la moitié des importations en provenance de Russie transitent par l’Ukraine.
En outre, la situation en Libye, producteur pétrolier et membre de l’Opep, où règne un climat de vives tensions alimentées par une lutte d’influence entre politiciens et milices armées, continuait d’inquiéter les investisseurs.
Des combats ont opposé lundi les forces du général Khalifa Haftar à des groupes islamistes à Benghazi, dans l’est de la Libye, faisant au moins 21 morts, deux semaines après le début de l’opération anti-terroriste lancée par ce général dissident.