«Le pétrole algérien est menacé», selon Mebtoul

«Le pétrole algérien est menacé», selon Mebtoul

La Libye qui envisage d’accroître sa capacité de production pétrolière constitue une réelle menace pour la commercialisation du pétrole algérien, a estimé hier l’expert économique Abderrahmane Mebtoul.

Ce dernier rappelle que la Libye a occupé sous l’ex-guide Mouammar Kadhafi la deuxième position en Afrique en termes de production d’or noir après le Nigeria. Elle est considérée comme «un concurrent direct du pétrole algérien», ajoute-t-il.

Par conséquent, a-t-il expliqué, s’il y a révision à la hausse de la capacité de production libyenne, cela ne pourrait qu’influer négativement sur le pétrole algérien». Le ministre libyen du Pétrole, Abdelrahmane Ben Yazza, a affirmé hier à Vienne (Autriche) que son pays projette d’accroître sa capacité de production pétrolière à 2 millions ou 2,2 millions de barils par jour dans les années à venir, contre environ 1,67 million avant le conflit.

«Avant la guerre civile qui a éclaté au printemps 2011, la Libye pompait autour de 1,6 mb/j, un niveau qu’elle pourrait atteindre de nouveau au deuxième semestre 2012», a estimé Abdelrahmane ben Yazza, dans une déclaration faite peu avant le début d’une réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

LG Algérie

L’Opep augmente sa production à 30 mb/j

Cette organisation a fixé un plafond de 30 millions de barils par jour (mbj) pour l’offre conjuguée de ses douze membres, ce qui correspond à peu près à leur niveau de production actuelle, a annoncé hier le ministre vénézuélien Rafael Ramirez, cité par l’AFP. Ce plafond inclut l’offre de brut de l’Irak, qui jusqu’alors était exempté des quotas de production de l’organisation, fixés à 24,84 mbj depuis trois ans pour les onze autres pays membres.

Chaque pays ajustera sa production pour s’adapter au retour du brut libyen, a ajouté M. Ramirez, à la sortie de la 160e réunion de l’organisation. Abderrahmane Mebtoul estime pour sa part que malgré la révision à la hausse du quota de production de l’Opep, les pays membres encourent toujours le risque de voir les autres pays producteurs d’or noir qui ne sont pas membres de l’Opep, telle la Russie, procéder au relèvement de leur production.

En d’autres termes, même si la réunion de Vienne est sanctionnée par la décision d’une hausse de quotas de production, une telle décision n’aura aucun effet si les autres pays producteurs externes à l’organisation auront eux aussi à faire de même.

Quant aux prix du pétrole, ces derniers «vont être définis en fonction de l’évolution de la crise mondiale», a ajouté M. Mebtoul qui cite le rapport rendu public hier par l’Union européenne (UE) où il est question d’un infléchissement de la demande mondiale dès l’année prochaine.

K. A.