Les prix du pétrole qui ont énergiquement rebondi, hier, en cours d’échanges européens ont atteint leur plus haut niveau à New York depuis près de 14 mois, dopés par les tensions au Moyen-Orient.
Le bras de fer entre le président égyptien, Mohamed Morsi, et son armée profite aux cours de l’or noir. «Même si l’Egypte n’est pas un pays exportateur de pétrole, le canal de Suez et un certain nombre d’oléoducs en font un important pays de transit pour le pétrole d’Afrique du Nord et de la région du Golfe», ont souligné les analystes de Commerzbank.
«Environ 800.000 barils par jour de brut et 1,4 million de barils par jour de produits pétroliers passaient par le canal en 2011», ont révélé les analystes de Barclays. Il est par conséquent craint que les tensions qui secouent le pays le plus peuplé du Monde arabe ne se propagent à d’autres pays de la région du Moyen-Orient, d’où provient un tiers de la production mondiale de brut. «Depuis le début du printemps arabe, la production a baissé au Yémen, en Syrie, en Iran et dans d’autres pays», a fait remarquer Andy Lebow, de Jefferies Bache. Ce qui risque d’impacter sérieusement l’offre mondiale d’or noir.
L’alerte a été donnée depuis la Libye où des manifestations ont affecté, ces derniers jours, plusieurs sites d’extraction pétrolière. Elles «ont constitué une piqûre de rappel importante de la fragilité de la situation dans ces pays et de l’impact que peuvent avoir les troubles politiques sur l’offre de brut», a indiqué John Kilduff, d’Again Capital. Le marché pétrolier qui est extrêmement réceptif et sensible à ce type de conjoncture n’a d’ailleurs pas tardé à réagir.

A New York, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) engrangeait un gain de 1,45 dollar, pour afficher 101,07 dollars mercredi en cours d’échanges européens tandis que le baril de Brent de la mer du Nord, coté à Londres, enregistrait une hausse de 79 cents par rapport à la clôture de mardi et s’échangeait à 104,79 dollars. Les prix du pétrole qui ont énergiquement rebondi hier en cours d’échanges européens ont atteint leur plus haut niveau à New York depuis près de 14 mois, dopés par les tensions au Moyen-Orient. Le baril de brut américain a atteint 102,18 dollars en séance, son plus haut niveau depuis le 4 mai 2012.
«Les opérateurs attribuent la hausse du WTI (coté à New York Ndlr) à l’escalade des tensions en Egypte – l’ultimatum de l’armée au président Morsi se termine (mercredi) – et à la forte baisse des stocks américains rapportée hier par (la fédération professionnelle) API» ont expliqué les experts du deuxième groupe bancaire allemand (Commerzbank). Le discours prononcé (le 2 juillet), par le président égyptien Mohamed Morsi où il a déclaré être prêt à «donner sa vie» pour préserver sa «légitimité» risque de faire sombrer son pays dans le chaos et par ricochet contribuer à faire flamber les prix du pétrole. Ce n’est pas tout.
«Parallèlement, la forte hausse des prix du pétrole était alimentée par des spéculations autour de la baisse des stocks américains de brut la semaine dernière, ce qui devrait être confirmé – ou pas – plus tard (mercredi) par les statistiques hebdomadaires du DoE (Département américain de l’Énergie)», surenchérit Jonathan Sudaria, de Capital Spreads. Des circonstances qui donnent un bol d’air à l’Algérie dont les exportations d’hydrocarbures qui représentent 98% de ses recettes en devises ont accusé une baisse de 7% durant les 5 premiers mois de 2013 (3 milliards de dollars pour le 1er trimestre) au point de menacer ses équilibres financiers…