Si le moment de la protestation est bien choisi par le personnel navigant commercial algérien (SNPNCA), les passagers d’Air Algérie ne trouvent pas que le début de la saison estivale est le moment idéal pour cette paralysie.
Aucun des avions d’Air Algérie n’a décollé de l’aéroport international Houari- Boumediene d’Alger dans la journée d’hier. Les passagers, en plus de l’annulation des vols, sont livrés à eux-mêmes à l’aéroport en l’absence d’information. Une défaillance qui est d’ailleurs l’une des traditions les plus «brillantes» de cette compagnie aérienne et qui a provoqué la colère de ces passagers.
En plein début de saison estivale, les passagers se trouvent déjà pénalisés par la grève entamée hier à l’initiative du syndicat national du personnel navigant commercial algérien (Snpnca) regroupant les hôtesses d’accueil et stewarts, chefs de cabine et chefs de cabine principaux. Ils sont quelque neuf cents travailleurs de la corporation du personnel navigant de la compagnie nationale Air Algérie de l’Algérois à entamer une «grève illimitée» pour la «revalorisation» de leurs droits socioprofessionnels. Les employés d’Air Algérie ont été unanimes à répondre à l’appel du Snpnca, malgré la décision de justice rendue mardi sommant les délégués du SNPNCA d’annuler leur action de protestation. Cette menace n’a nullement affecté l’initiative de ce syndicat ayant marqué hier sa première journée de grève générale. Mis à part les avions ayant rejoint l’aéroport international Houari-Boumediene hier, aucun appareil de la compagnie nationale Air Algérie n’a quitté le sol.
Pour sa part, le P-DG d’Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a estimé que l’appel à la grève est une «tentative de manipulation» et de prétexter que le «motif fallacieux que la direction de l’entreprise serait opposée au dialogue social n’a qu’un seul but : assouvir des ambitions personnelles» a-t-il souligné dans un communiqué rendu public par la direction d’Air Algérie avant-hier. Par ailleurs, la colère et l’angoisse se lisaient sur les visages des passagers qui se sont retrouvaient hier coincés par la grève. Approchés, les passagers se sont plaints de la paralysie et de l’absence d’information qui aurait pu les avertir pour prendre leurs précautions. Plusieurs passagers qui ont fait le déplacement des wilayas lointaines se disent «désorientés» et «pénalisés» par cette grève. «C’est vrai qu’on peut s’attendre à tout avec cette compagnie, mais qu’ils nous avertissent au moins pour qu’on puisse recourir à d’autres alternatives, là on ne sait vraiment pas quoi faire !» a contesté un homme d’affaires algérien devant partir hier à Paris. Idem pour plusieurs passagers qui n’ont pas caché leur mécontentement de cette grève, de l’absence d’information et de la prise en charge.
Par Yasmine Ayadi
Fin de la grève
Hier après-midi, le personnel navigant a décidé de reprendre le travail, après avoir négocié avec la direction de la compagnie aérienne une feuille de route pour les discussions sur les revendications socioprofessionnelles des travailleurs. Ceux-ci ont décidé d’écarter les syndicats et de désigner quatre représentants pour discuter, avec la direction, de la satisfaction de leurs revendications, selon la même source. «Trois chantiers seront ouverts avec les représentants du personnel navigant : le régime du travail et les salaires, les conditions de travail et le statut de la profession», ajoute une source.