Un sit-in a été observé hier devant la DSP d’Alger
Les blouses blanches persistent et signent. Elles veulent, coûte que coûte, faire valoir leurs droits auprès des pouvoirs publics. Outre la grève ouverte entamée depuis le 21 décembre dernier, les praticiens de la santé publique ont mis à exécution leur plan d’action de protestation devant les Directions de santé publique (DSP) des wilayas du pays.
Hier matin, bon nombre de médecins généralistes, pharmaciens et chirurgiens dentistes ont, en effet, observé un sit-in devant la DSP d’Alger protestant conte le mépris affiché par le ministère de la Santé. Ces derniers ont répondu favorablement au mot d’ordre de la protestation de leur syndicat respectif, le Snpsp, et ce, en dépit des menaces et autres intimidations de la part de la tutelle.
Des ponctions sur salaire, rappelons-le, ont été même ordonnées par le ministre pour tenter de stopper cette grève, mais en vain. Présent sur les lieux, le président du bureau d’Alger du Snpsp, le Dr. Chebbane, nous a affirmé que ce sit-in s’inscrit dans les résolutions du conseil national. Cependant, les responsables de la DSP n’ont pas daigné recevoir ce dernier, ce qui a déchaîné davantage la colère des manifestants qui ont aussitôt appelé à la radicalisation de la protestation.
«Qu’est-ce qui les empêche de recevoir une délégation du syndicat ? On a marre de ce mépris», nous a lancé un chirurgien dentiste. Effectivement, une plateforme de revendications du Snpsp a été déposé au secrétariat, en l’absence du directeur, a soutenu M.Chebbane, regrettant qu’aucun dialogue n’ait été amorcé.
«On dénonce énergiquement cette attitude», a-t-il dit, précisant que la délégation du syndicat a été bel et bien reçue dans les DSP des autres willayas, «sauf ici à Alger».
De leur coté, les médecins manifestants ont affirmé, à l’unanimité, que cette indifférence des pouvoirs publics quant à leur situation socioprofessionnelle, jugée «lamentable», ne fera qu’aggraver la situation.
« Les médecins en colère », « Barakat ya Barkat », « Pour un statut digne et un salaire de dignité », étaient, entre autres, les slogans repris sur les pancartes brandies hier par les grévistes durant plus d’une demi-heure.
Ces derniers réclament la prise en charge de leurs revendications, en tête la révision du statut particulier du praticien de la santé publique. Ils ont également exprimé leur rejet du décret du statut particulier du praticien de la santé publique, adopté le 29 novembre dernier.
L’autre problème soulevé, est l’aménagement des horaires de travail hebdomadaires dans la Fonction publique – qui ne serait pas respecté selon les grévistes – ainsi que l’élargissement au profit du praticien généraliste du droit à la procédure de cessibilité du logement de fonction à l’instar des autres corps de la Fonction publique.
Il y a lieu de rappeler que cette plateforme de revendications a été arrêtée lors du conseil national du Snpsp, tenu en novembre dernier, en attendant la réunion extraordinaire prévue le 14 janvier en cours.
Par ailleurs, réagissant aux déclarations des responsables du ministère de la santé qui accusent «les médecins» d’être à l’origine du boycott de la campagne de vaccination contre la grippe A/H1N1, le Dr.Chebbane a dénoncé cette sortie médiatique affirmant qu’ils n’ont à aucun moment déconseillé aux citoyens de se faire vacciner.
«Il ne faut pas nous faire dire ce qu’on n’a jamais dit», a-t-il lancé. Le représentant du Snpsp a toutefois rappelé la mobilisation de l’effectif médical pour le bon déroulement de la vaccination, en dépit de la grève.
Amel Benhocine