Le personnel des trois consulats français d’Alger, d’Oran et d’Annaba, affilié à la Confédération française démocratique du travail du ministère des Affaires étrangères (CFDT- MAE), a entamé, mardi dernier, une grève de neuf jours. Ces agents, des nationaux, des binationaux et des Français n’ont pas précisé leurs revendications, même si le site Internet «Algérie 1» indique qu’elles sont d’ordre «administratif et salarial».
Ce débrayage a entraîné des contraintes pour les usagers, venus déposer hier, leurs dossiers de demandes de visa au centre «TLS contact» chargé d’examiner les dossiers avant de les adresser à l’ambassade de France pour accord. Sur place, nombreux étaient les citoyens étonnés par cette grève «surprise» car ils n’ont pas été informés au préalable de ce mouvement.
Un agent de sécurité nous a fait savoir que le consulat a donné instruction aux personnels du TSL Contact de ne pas recevoir de dossier entre le 2 et le 10 avril, période du débrayage signifiée dans le préavis de grève de son personnel.
Le consulat a assuré que les personnes non reçues au cours de la semaine le seront ultérieurement, précise le même agent qui a indiqué que les retraits de visas s’effectuaient normalement. Il a, par ailleurs, ajouté que TLS contact avait informé de cette grève via des messages SMS, ce que démentent les personnes interrogées sur place.
«Nous sommes déçus car nous n’avons pas pu déposer nos dossiers.
Je suis venu de loin et j’estime qu’on aurait dû nous informer à temps. Il y a ici des personnes âgées qui ont rendez-vous aujourd’hui et qui attendent depuis des heures sans comprendre ce qui se passe», a-t-il déploré. Une note, affichée près des guichets, fait état du mouvement de grève sans plus de précisions.
«Le consulat général est pleinement mobilisé en vue de la poursuite de ses activités au service des usagers et les prie de l’excuser de la gêne occasionnée», est-il écrit. Interrogée sur les revendications des travailleurs que nous n’avons pu rencontrer faute d’autorisation des autorités françaises, une source diplomatique nous fera savoir qu’elle n’était pas habilitée à divulguer les doléances des travailleurs «puisque c’est au représentant de ces derniers de le faire».
Elle a toutefois expliqué que des pourparlers étaient engagés entre les représentants du personnel et l’ambassade de France dans le cadre d’un dialogue social permanent. «Nous sommes en train d’examiner les demandes des travailleurs mais nous avons des contraintes et nous y répondrons selon nos possibilités», a expliqué la source, ajoutant que le personnel non gréviste assure un maintien des activités consulaires.
Interrogé sur la mise en place d’un service minimum, notamment pour les personnes devant bénéficier d’un visa pour raison médicale, notre source nous indiquera qu’aucune instruction précise allant dans ce sens n’a été donnée. Néanmoins, il nous a été dit que l’ambassade a informé les citoyens par un communiqué posté sur son site internet.
«Le numéro 36 73 est disponible pour les usagers du consulat d’Annaba afin qu’ils puissent obtenir un nouveau rendez-vous», est-il mentionné sur le site de l’ambassade de France.
Faute d’avoir pu rencontrer les représentants du personnel gréviste et au vu de l’absence d’informations sur le site internet de la section syndicale de la CFDT MAE, il nous a été impossible d’avoir plus de précision sur ce mouvement de contestation.
Sabrina Benaoudia