Le leader de l’extrême droite en France, Jean-Marie Le Pen, a comparu vendredi devant la justice française sur assignation d’une association de lutte contre le racisme réclamant le retrait d’une affiche électorale qu’elle juge «anti-musulmans».
Cette affiche représente une femme intégralement voilée à côté d’une carte de France recouverte du drapeau algérien sur laquelle se dressent des minarets en forme de missiles, avec en titre «non à l’islamisme».
M. Le Pen a comparu en référé devant le tribunal de grande instance de Marseille sur assignation de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).
La décision sera rendue lundi. Cette affiche constitue «un trouble manifestement illicite à l’ordre public», parce qu’elle «stigmatise une communauté» à laquelle on fait courir «un risque», a estimé l’avocat de la Licra, Me Michel Pezet.
«C’est une provocation», a-t-il poursuivi, dénonçant des «caricatures qui disent que les gens ne pourront pas vivre ensemble».
L’affiche, diffusée par le mouvement jeunesse du Front national (FN), parti de M. Le Pen, a été placardée notamment en région Provence-Alpes-Côte d’Azur où ce dernier fait campagne pour les élections régionales des 14 et 21 mars.
«Cette affiche n’attaque en aucun cas l’islam et les musulmans mais les islamistes», a répliqué l’avocat du FN, Me Wallerand de Saint-Just. Interrogé à l’issue de l’audience, Jean-Marie Le Pen, 81 ans, a rétorqué que «cette affiche (était) claire».
«Elle dénonce l’islamisme et pas l’islam (…) et l’importation de cet islamisme», a-t-il dit.