Le niveau des investissements de Sonatrach ne sera pas affecté par une éventuelle poursuite de la baisse des prix du pétrole, a assuré hier le PDG du groupe, Abdelhamid Zerguine. «Sonatrach a des ambitions et doit poursuivre ses investissements pour les réaliser. Cette stratégie nous est, d’ailleurs, recommandée par l’Etat», a affirmé le patron de Sonatrach, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan du groupe pour le premier semestre 2012, en réponse à une question concernant les effets d’une possible poursuite de la baisse des cours du brut sur le niveau des investissements du groupe énergétique algérien à moyen et long termes. «Le poids de Sonatrach est par ses réserves et non par ses ventes», a souligné M. Zerguine, ajoutant que les résultats des investissements du groupe «seront obtenus sur le moyen et le long termes, voire au-delà de cinq ans». Sonatrach a revu à la hausse ses investissements pour les cinq prochaines années passant de 68 milliards de dollars à 80 milliards, annonçait en juin dernier son patron, avant que cette rallonge de 12 milliards de dollars ne soit approuvée lors de la dernière Assemblée générale ordinaire du groupe tenue le 28 juin dernier. A une question portant sur le projet du gazoduc Galsi reliant l’Algérie à l’Italie via la Sardaigne, M. Zerguine a fait savoir que le groupe Sonatrach se prononcera en novembre prochain sur l’opportunité de développer ou d’abandonner le projet. «La décision finale pour la réalisation du Galsi a été reportée à novembre prochain», a-t-il déclaré, tout en précisant que «les investisseurs y compris Sonatrach n’ont pas jugé utile de l’engager» pour le moment. Le dirigeant de Sonatrach révèle pour la première fois que la décision d’engager le développement de ce gazoduc transcontinental, devant acheminer 8 milliards de m3, a été retardée en raison de formules de prix que les associés voulaient imposer à son groupe.
«Nous ne pouvons l’engager que si nous avons des contrats fermes, les quantités de gaz dédiées (à cette canalisation) sont là et puis et que l’on cesse d’avoir la pression actuelle sur les prix à long terme», a-t-il dit. Juin passé, l’Algérie avait affirmé par la voix de son ministre de l’Energie, M. Youcef Yousfi qu’elle allait maintenir la formule de prix des contrats gaziers à long terme avec ses clients européens, une fois arrivés à terme, excluant l’intégration des formules de prix du marché spot dans ses contrats de livraison par gazoducs. Des pays consommateurs demandent la refonte des contrats à long terme, dont les prix sont fixés par une indexation aux cours du pétrole, appelant à une libéralisation du marché gazier qu’ils veulent transformer à un marché au comptant, où les prix seront libres comme ceux du GNL. «Nous considérons que nous ne devons pas investir sans que nos investissements ne soient garantis et protégés. Il faut que ceux qui enlèvent le gaz investissent avec nous et assurent un amortissement raisonnable de nos installations sur le long terme», affirme M. Zerguine à ce propos.
Le PDG de Sonatrach indique aussi que son groupe ne peut avancer dans les négociations concernant ce projet tant que la question du prix du gaz n’est pas tranchée. Si les discussions techniques du projet vont s’achever «dans quelques jours», celles relatives au volet commercial seront menées avec ardeur par le groupe algérien qui va défendre un prix à long terme, seul garant de la sécurisation de l’approvisionnement, selon lui. Sonatrach détient une part majoritaire de 41,6% dans la société du projet Galsi qu’elle devait construire en association avec les groupes italiens Edison et En.
N. K.