Avec cette sentence, la cour a confirmé le verdict prononcé le 25 janvier dernier par le tribunal correctionnel de Dréan, wilaya d’El Tarf.
La partie civile est le Crédit populaire d’Algérie (CPA), qui reproche au PDG de la conserverie El Bousten d’avoir procédé à la vente d’un produit saisi à son profit pour non-remboursement de crédit.
Même les dispositions du jugement l’autorisant à procéder au remplissage (mise en boîte) du double concentré de tomates à partir des fûts saisis n’ont pas été respectées.
Une fois cette dernière opération effectuée, c’est un huissier de justice, assisté des représentants de cette banque, qui aurait dû procéder obligatoirement à la vente du produit fini au bénéfice du CPA pour recouvrer son crédit.
Selon l’arrêt de renvoi, contre toute attente, A. Boudiaf avait conclu cette transaction avec un tiers. Employé dans cette même conserverie, le frère du PDG d’El Bousten, désigné par l’huissier de justice comme garant de la marchandise, a été condamné à la même peine parce qu’il a failli à cette mission, sans dénoncer la transaction objet de la plainte. La prévarication est sans appel.
Pour rappel, A. Boudiaf est sous le coup de plusieurs condamnations liées aux crédits bancaires. En avril 2009, il avait été condamné par la même cour à 2 ans de prison ferme assortie d’une amende de 15 milliards de centimes, dont 7 milliards pour la banque victime, la BEA de Annaba et 8 autres à verser aux Douanes algériennes.
Il était accusé de faux et usage de faux et de fausse déclaration douanière. Ses biens mobiliers et immobiliers sont menacés de vente aux enchères pour les besoins du recouvrement des dettes bancaires.
Il est également redevable auprès de quelque 200 fellahs de plus de 20 milliards de centimes. A travers ces mêmes colonnes, ses victimes avaient crié à qui voulait les entendre qu’ils étaient les victimes du PDG d’El Bousten.
« Avec la vente aux enchères, les institutions de l’Etat peuvent récupérer leur dû par la force de la loi. Quant à nous, nous n’avons pas de garant qui pourrait nous assurer notre argent. Même la destinée de notre activité agricole demeure incertaine », se lamente Mohamed Sayah, un fellah adhérent à l’UNPA de la wilaya d’El Tarf.