Le patronat s’implique dans le processus électoral : Dialogue et confiance

Le patronat s’implique dans le processus électoral : Dialogue et confiance

Le Forum des chefs d’entreprise (FCE), une association représentant le patronat en Algérie, organise des rencontres débat avec les chefs des partis politiques, pour débattre en public les thématiques économiques de leurs programmes respectifs.

Le 9 avril, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), a été invité à faire part des propositions de son parti. Ces rencontres s’inscrivent dans le cadre d’une série de consultations que le FCE entend entreprendre avec les partis politiques candidats aux prochaines élections législatives du 10 mai, à propos de leurs programmes électoraux en matière économique. L’objectif de ces rencontres, qui interviennent à un mois du coup d’envoi des législatives en Algérie, est « de connaître les programmes économiques des partis en lice et leurs réponses par rapport aux revendications et aux contraintes soulevées par les chefs d’entreprise ». D’autres chefs de parti lui succèderont, prochainement, où le président du FCE rencontrera Bouguerra Soltani, chef du Mouvement de la société pour la paix, en attendant la confirmation d’autres partis tels que le Front des forces socialistes (FFS) et le Front de libération nationale (FLN). Ces rencontres avec les leaders des partis constitueront autant d’occasions pour mettre l’accent sur la place de l’économie et particulièrement de l’entreprise et de l’investissement dans les programmes et d’autres grands thèmes sur lesquels il faut les convaincre d’aller plus loin et de corriger certains points. L’idée retenue ne consiste pas à leur demander de s’engager sur quelque chose, mais d’entendre leurs réponses concrètes par rapport aux attentes et besoins de la sphère économique.

Aujourd’hui, tout le monde sait que les entreprises ne réussiront que si pouvoirs publics, patronat et monde du travail s’engagent de concert sur des solutions réalistes et réalisables. Cela veut dire s’attaquer aux vrais problèmes et continuer les réformes. La démarche du FCE se veut également un travail d’influence, pour convaincre les staffs des partis entrés dans les joutes électorales de l’urgence de la situation. Le patronat aura attendu la dernière ligne droite avant le lancement officiel de la campagne électorale pour inviter les chefs de parti à présenter et à dévoiler leurs idées et visions d’avenir. Les organisations patronales, en général, soulèvent notamment un certain nombre de problèmes auxquels font face les entreprises et plaident pour l’application de mesures efficaces favorisant l’investissement, la compétitivité et la croissance. Les partis seront également invités à s’engager sur les propositions du patronat, le FCE en a déjà fait part d’une cinquantaine de propositions pour sortir l’économie nationale de sa léthargie. Volontariste et résolument favorable aux entreprises algériennes, le discours d’Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, a été très apprécié. Aujourd’hui, tout le monde sait que quand les entreprises fonctionnent bien, la société tout entière fonctionne bien. Il s’agit d’aller vers la restauration d’un climat de confiance avec l’État, la facilitation de la vie des entreprises, la lutte contre la bureaucratie et les passe-droits. Ouyahia a également martelé l’engagement de son parti dans la lutte en faveur de la transparence et contre la corruption, tout en exhortant les opérateurs économiques à investir massivement et les patrons à œuvrer sans relâche pour créer du travail et de la richesse.

Pour sa part, Reda Hamiani souligne que par cette démarche, il s’agit d’instaurer un climat de dialogue entre les acteurs de la scène politique et économique, tout en poursuivant le chemin des réformes structurelles et hisser l’économie nationale au rang des économies développées.

Farid B.

M. Ouyahia l’a annoncé au forum du FCE :

“L’Etat doit s’engager dans la bataille contre la fraude et l’informel”

L’aggravation du chômage sera la plus importante conséquence de l’économie informelle.

Invité lundi du Forum des chefs d’entreprise, Ahmed Ouyahia, secrétaire général du Rassemblement national démocratique, a déclaré que la «victoire collective sur la logique du bazar et des fraudes» est une question sine qua non du développement économique du pays.

Pour lui, «c’est là un combat qui a besoin d’un consensus pour qu’il soit gagné au bénéfice de tous».

A propos de l’investissement de l’Algérie, le SG du RND a indiqué qu’il doit être fort, y compris à travers le recours aux ressources publiques. Cela «en attendant que s’affirment pleinement la culture et les capacités de l’investissement privé». Pour M. Ouyahia, son parti compte gagner la «bataille contre la fraude, l’informel et le crime économique».

Explicite, l’orateur dira que «la violation de la loi et les crimes économiques ont eu tendance à devenir la règle en Algérie ces dernières années». Pour relever le défi de la croissance, il fait savoir que l’Etat «doit s’engager dans la bataille contre la fraude et l’informel». Et d’ajouter qu’il est grand temps que les pouvoirs publics et les opérateurs économiques «constituent un front général pour gagner la bataille contre l’informel.»

A l’adresse des opérateurs économiques présents, le SG du RND a lancé un message solennel. «Même les jeunes ne seront pas épargnés par ce phénomène», a-t-il averti, ajoutant que l’aggravation du chômage sera la plus importante conséquence de l’économie informelle. Rappelant le programme économique du RND lors des législatives de mai 2007, M. Ouyahia a affirmé que «plus de la moitié» des propositions inscrites ont été «concrétisées à travers la participation du parti au gouvernement et au Parlement». D’autre part, M. Ouyahia souligne que son parti «partage la moitié des 50 propositions du FCE formulées dans le pacte économique de croissance, lesquelles ont été récemment soumises au gouvernement. Sollicité à s’exprimer sur le Credoc (crédit documentaire) qui a été imposé par le gouvernement il y a trois ans pour le paiement des importations, M. Ouyahia a assuré que ce mode de paiement n’a pas échoué. En guise d’arguments, il fait part de l’importation de «quantités de blé et de lait pour nourrir trois peuples, le nôtre, celui de la Libye et de la Tunisie, et c’est à travers ce mode que nous avons réglé ces importations».

Synthèse Fouad I.