Le patron d’Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris, s’est-il finalement rendu à l’évidence qu’il sera difficile, sinon impossible, pour lui d’échapper aux griffes de l’Etat algérien décidé coûte que coûte à reprendre la filiale Djezzy ?
Le patron d’Orascom Telecom Holding, Naguib Sawiris, s’est-il finalement rendu à l’évidence qu’il sera difficile, sinon impossible, pour lui d’échapper aux griffes de l’Etat algérien décidé coûte que coûte à reprendre la filiale Djezzy ?
Ses dernières déclarations dans la presse internationale, à la suite du blocage qu’a connu la transaction qu’il avait signée avec l’opérateur russe VimpelCom, montre un homme apparemment résigné. Lui, qui était monté sur ses grands chevaux durant des mois pour défier les autorités algériennes, semble aujourd’hui avoir perdu de son assurance. L’opérateur égyptien déclare aujourd’hui « être prêt à céder Djezzy à l’Etat algérien pourvu que le patrimoine de la société soit évalué à sa juste valeur.» Un vrai retour à la case départ pour Sawiris qui, au tout début de la crise avait fait monter les enchères sur la filiale avant de virer vers des négociations secrètes avec des groupes internationaux et de tenter de vendre ses actifs faisant fi, de manière hautaine, des mises en garde du gouvernement algérien.
L’échec de la transaction avec le géant russe semble avoir fait réfléchir le patron d’OTH. Selon les déclarations de Sawiris, rapportées par le journal électronique TSA, Djezzy ne sera pas vendu à l’Etat algérien à un prix inférieur à celui proposé par le sud-africain MTN. Certes, le concerné n’a pas précisé le montant en question, mais des sources médiatiques l’avait estimé lors des négociations entre les deux groupes à environ 7,8 milliards de dollars. Cerné de partout, Sawiris essaye donc de revenir aux bases de la négociation avec le gouvernement algérien et met sur la table ses arguments. « Le droit de préemption n’était pas prévu au moment où nous avons pénétré le marché algérien. Mais, à cause de l’acharnement fiscal, nous avons dû accepter (de céder Djezzy) à la condition que la valorisation se fasse sur des bases réelles », a-t-il en effet expliqué.
La question centrale pour l’opérateur égyptien c’est maintenant l’évaluation de la filiale algérienne de sorte à ce qu’il tire le meilleur prix d’une éventuelle transaction avec l’Etat algérien. « Nous avons plusieurs évaluations de Djezzy qui sont supérieures aux chiffres avancés.
Nous ne sommes prêts à discuter que sur la base de chiffres qui donnent une valorisation juste (de l’opérateur) », a ajouté Naguib Sawiris. En cas de proposition de prix inférieure, Sawiris revient à la menace de ne pas accepter le marché. « Il ne nous restera que l’arbitrage international », indique-t-il. Il semble en tout cas avoir accusé le coup en apprenant que le groupe russe VimpelCom a annoncé sa décision de réviser la transaction avec Weather Investments, propriété de l’Egyptien, un accord qui incluait Djezzy. Désemparé, il répond à qui veut bien le croire, qu’il n’y aucun élément nouveau qui pourrait justifier une telle décision (de VipelCom), hormis l’opposition du norvégien Telenor, actionnaire à hauteur de 36% de l’opérateur russe.
Mais, qu’est-ce qui a poussé ce dernier à mettre son veto ? Naguib Sawiris dément que ce revirement soit lié au dossier Djezzy en Algérie. Pourtant, tout est clair comme l’eau de roche. Mais, l’Egyptien persiste à dire que Telenor connaissait la situation de la filiale algérienne au moment de la transaction et que depuis, il n’y a eu aucune évolution qui pourrait justifier un changement de position. Pour tenter de sauver sa peau, Sawiris s’est déclaré hier prêt à une révision des termes de l’accord signé avec VimpelCom.