Le patron d’Eni visé par une enquête pour corruption en Algérie

Le patron d’Eni visé par une enquête pour corruption en Algérie

corruption.jpgLe directeur général du géant énergétique italien Eni, Paolo Scaroni, a démenti jeudi toute implication dans une affaire de corruption en Algérie sur laquelle enquête le Parquet de Milan, après l’annonce de l’ouverture d’une enquête à son encontre, ainsi qu’à celle du groupe.

« Eni prend acte du fait que l’enquête du Parquet de Milan sur les activités de Saipem en Algérie ont été étendues à Eni et à son directeur général », selon un communiqué du groupe.

« Eni et son directeur général se déclarent totalement étrangers à l’objet de l’enquête », poursuit-il. L’enquête concernait initialement sa seule filiale, le groupe d’ingénierie et exploration pétrolière Saipem, dont il détient 42,93%. Eni « coopère totalement » avec les enquêteurs, précise le communiqué.

Selon les médias italiens qui citent des sources judiciaires, M. Scaroni est soupçonné d’avoir participé à au moins une rencontre à Paris destinée à faire obtenir à Eni et Saipem un marché évalué à 11 milliards de dollars avec le groupe algérien Sonatrach.

Dans ce but, une commission occulte de 197 millions d’euros aurait été versée, via un intermédiaire, à de hauts responsables algériens.

La police financière a mené jeudi des perquisitions aux sièges d’Eni et de Saipem et au domicile de M. Scaroni à Milan. Huit personnes au total font l’objet d’une enquête, selon les médias italiens.

L’administrateur délégué de Saipem, Pietro Franco Tali, avait démissionné début décembre après l’annonce de l’ouverture d’une enquête pour corruption sur les activités de Saipem en Algérie.

Le directeur financier d’Eni, Alessandro Bernini, qui était directeur financier à la Saipem au moment des faits, avait également quitté son poste.

Le titre de Eni a lourdement chuté à la Bourse de Milan après ces annonces, perdant 4,62% en clôture à 17,33 euros. Celui de Saipem en revanche a bondi de 5,26% à 21,8 euros, profitant de l’élan suscité plus tôt dans la journée par l’annonce d’importants contrats.

Saipem avait déjà fait les gros titres la semaine dernière après un avertissement sur résultat qui avait fait s’effondrer son cours en Bourse d’un tiers de sa valeur en une journée et suscité des soupçons de délits d’initiés. Ses dirigeants ont été entendus lundi par la Consob.