Le projet de production d’électricité à partir du solaire dans le désert Desertec «n’apporte pas grand-chose» selon le P-dg de Sonelgaz, laissant entendre que le développement du solaire et du photovoltaïque est déjà impulsé localement.
Chérif Bennaceur – Alger (Le Soir) – Le P-dg de la holding Sonelgaz était l’hôte hier à l’hôtel Hilton à Alger, du Salon national de la sous-traitance et du développement de la fabrication des composants des modules et systèmes photovoltaïques, ouvert durant deux jours. En marge de ce salon, Noureddine Boutarfa a estimé que le projet européen Desertec, visant à produire de l’électricité et l’exporter à partir du désert nord-africain, est une «idée bonne» quoique encore «un concept». Certes, il n’ y a «pas de conflit avec Desertec», relève M. Boutarfa qui évoque des discussions avec les promoteurs de ce projet. Néanmoins, les deux parties divergent dans la mesure où le projet Desertec focalise sur le développement de l’industrie électrique, voire sur l’éolien.
A contrario, la partie algérienne reste soucieuse d’impulser un processus global d’industrialisation locale, un «Desertec bis» dans le domaine du solaire et du photovoltaïque. Et d’autant que le programme national de production d’électricité à partir des énergies nouvelles et renouvelables (PNR), soit 22 000 MW d’électricité dont 10 000 exportables, à l’horizon 2030, a déjà «démarré» et est ouvert au partenariat, selon le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, parrain de ce salon.
Boutarfa relève les contraintes au développement du PNR
Pour autant, le développement de ce programme reste contraint, selon les explications du premier manager de Sonelgaz. Et ce, dans la mesure où l’exportation de l’énergie produite à partir du solaire dépend de l’ouverture, encore frileuse, du marché européen, de la capacité, non disponible actuellement, des réseaux de transports et des interconnexions entre le Maghreb et l’Europe.
Comme il dépend de la capacité de l’Algérie à être compétitive, à développer une industrie photovoltaïque, en aval et en amont, visant à préserver et optimiser les ressources notamment gazières et stimuler le tissu des PME locales. Au-delà de la problématique de la recherche-développement, la réussite du programme de développement des énergies nouvelles et renouvelables reste ainsi bridée par la question du juste prix de l’énergie et l’implication des entreprises de fabrication et des citoyens, même si l’Etat apporte un financement et des aides incitatives. Certes, la production de panneaux photovoltaïques au niveau de l’usine de Rouiba Eclairage sera effective dès la fin 2013 et le développement de la production de silicium est déjà impulsé, ainsi que d’autres composants technologiques et les fluides
Néanmoins, l’incertitude demeure quant à la bonne valorisation du potentiel national de sous-traitants et fabricants nationaux des composants, au profit exclusivement de Rouiba Eclairage et des centrales photovoltaïques, en premier lieu, et élargie aux installations individuelles en second lieu. Et cela même si Sonelgaz réfute toute démarche monopolistique, prône un marché ouvert, conforme aux normes et régulé, voire n’écarte pas le recours justifié au gré à gré, selon son P-DG répondant en plénière aux interrogations de certains opérateurs. L’occasion pour Noureddine Boutarfa, persuadé du rôle de Sonelgaz en tant qu’«incubateur de projets», d’en appeler à une gestion vigilante de la concurrence internationale mais aussi à ce que les entreprises locales se soucient de développer l’accumulation des techniques et de valeurs qui «a un prix».
C. B.
PERTURBATIONS ÉLECTRIQUES DANS LE SUD-EST
La situation devrait s’améliorer dès le 15 juillet
La situation dans l’alimentation électrique dans les régions du sud-est devrait s’améliorer dès le 15 juillet 2011. Selon le P-dg de la Société de production de l’électricité (SPE, filiale de Sonelgaz), Nabil Kafi, les coupures intervenues s’expliquent par des retards dus aux travaux de maintenance opérés et dont l’achèvement est prévu à cette date. Pour autant, le responsable de la SPE s’est montré optimiste sur la couverture des besoins nationaux en énergie.
C. B.