Le patron de l’UGTA à la clôture du XIIe congrès, Sidi-Saïd : “Nous sommes le syndicat du pouvoir !”

Le patron de l’UGTA à la clôture du XIIe congrès, Sidi-Saïd : “Nous sommes le syndicat du pouvoir !”

Auréolé d’un plébiscite qui lui rallonge de cinq autres années sa présence à la tête de la Centrale syndicale UGTA, Abdelmadjid Sidi-Saïd assume désormais ouvertement la connivence de son organisation avec le pouvoir. Soutenir, dorénavant, que l’UGTA est au service du pouvoir en place ne relèvera pas du méchant raccourci.

C’est son secrétaire général, lui-même, qui l’a certifié, hier, dans le court discours de clôture du XIIe congrès. “Oui, nous sommes l’UGTA du pouvoir, nous sommes les soldats de la République”, a-t-il clamé, visiblement exaspéré par les écrits et les dires qui indexent la Centrale syndicale comme un syndicat un peu trop proche du pouvoir. C’est, au demeurant, sur ce même fond d’exaspération qu’il a encore soutenu : “Nous sommes fiers d’appartenir au pouvoir républicain. Nous ne le vivons pas comme un complexe d’infériorité, mais comme un complexe de supériorité.” Cela a le mérite de la franchise. Tout comme a aussi le mérite d’être clair “l’amour” soutenu voué au président de la République dont l’ombre a d’ailleurs plané sur le congrès. “Nous avons été avec Bouteflika.

Nous sommes toujours avec lui, nous n’allons pas le trahir. Ce n’est pas de la chitta, c’est de l’amour que j’éprouve pour Bouteflika”, a souligné le patron de l’UGTA, enchaînant avec une estocade portée à ceux — les ONG notamment — qui tiennent un discours critique à l’encontre du pouvoir. “Nous n’avons pas de leçon à recevoir en matière de démocratie. Les ONG sont payées pour nous perturber”, a-t-il accusé. Au passage, il salue la jeunesse “qui ne s’est pas laissé emballer par le Printemps arabe”.

Comme lors de son discours inaugural des travaux du congrès, ouverts dimanche à l’hôtel El-Aurassi, il a forcé sur le panégyrique dans l’évocation du chef de l’État. Sans ambages, les assises lui ont été d’ailleurs dédiées. Dépourvu d’enjeu organique, le congrès aura donc été une escale formelle durant laquelle l’UGTA a pris expressément et publiquement l’engagement d’aider le gouvernement à surmonter les difficultés de l’ère d’austérité. Ainsi, la Centrale syndicale n’enfourchera pas la contestation que des situations pourraient recommander. En tout cas le recours à la grève est exclu.

Abdelmadjid Sidi-Saïd l’a affirmé lors de son discours de dimanche et l’a réitéré hier, en indiquant que l’UGTA “est une organisation de la paix et de la stabilité et non de la violence”. Rappelons que, depuis la tripartite de février 2014, l’UGTA et le gouvernement sont liés par le pacte économique et social de croissance. Un pacte notarié déposé auprès du Bureau international du travail (BIT), qui oblige l’UGTA à être solidaire du gouvernement.

S. A. I.