Mohamed Gharbi, 74 ans, ancien moudjahid et officier de l’armée algérienne à la retraite, a bénéficié aujourd’hui samedi 04 décembre d’une réduction de peine, a appris DNA auprès de son fils Mourad. Condamné à mort en juin 2009 pour le meurtre d’un terroriste repenti, Mohamed Gharbi a vu sa peine réduite à 20 ans de prison. L’ancien patriote a été condamné en première instance à 20 ans de réclusion avant que sa peine ne soit aggravée.
« Le directeur de la prison m’a appelé aujourd’hui pour m’informer que mon père a bénéficié d’une grâce présidentielle, explique Mourad Gharbi. Je me suis rendu alors à Khenchela où mon père est détenu pour lui rende visite. Il est content même s’il est un peu déçu. Malgré son âge, 74 ans, son état de santé s’est légèrement amélioré. » Mourad Gharbi affirme que son père a récemment bénéficié de soins. Dans le courant du mois de novembre dernier, le prisonnier a entamé une grève de la faim pour protester contre sa condamnation et contre les conditions de sa détention.
Cette grâce, ou plutôt cette réduction de peine, en faveur de Mohamed Gharbi, fait suite à une formidable mobilisation des citoyens. Des milliers de personnes se sont mobilisés pour défendre sa cause et réclamer une grâce présidentielle en sa faveur. «Nous avons lancé une pétition pour demander la libération de Mohamed Gharbi. Elle sera adressée au président de la république M. Abdelaziz Bouteflika » rapidement, a déclaré dimanche 31 octobre à l’AFP Samir Nedjraoui, membre du LMG (Libérez Mohamed Gharbi).
Mohamed Gharbi est emprisonné depuis février 2001 pour avoir abattu à la kalachnikov Ali Merad, membre de l’Armée islamique du salut (AIS) qui le narguait et le menaçait dans sa ville natale de Souk Ahras, à quelque 600 km au sud est d’Alger, proche de la frontière tunisienne.
Dimanche 11 février 2001, Mohamed Gharbi a tué de sang froid Ali Merad, un ex-terroriste qui l’avait menacé à maintes reprises. Tandis que Merad agonisait, Gharbi a tiré son corps vers un caniveau d’où il n’a pas bougé jusqu’à l’arrivée des services de sécurité auxquels il s’est rendu sans résistance. Aux enquêteur, il a expliqué que trainer ce corps vers le caniveau, c’est sa manière à lui d’éviter que le sang de l’ex-terroriste ne souille la terre d’Algérie. Incarcéré, il a attendu trois ans avant de passer en jugement.
Cet ancien patriote a été condamné à 20 ans de prison ferme par le tribunal criminel de Guelma (est d’Algérie ), en janvier 2004, puis à la perpétuité en appel en mars 2007, avant d’être condamné à mort lors d’un troisième en cassation en 2009. Dimanche 7 juin 2009, le tribunal criminel de Guelma avait condamné, dans un procès en appel, Mohamed Gharbi à la peine capitale. Pour les avocats de la défense, il restait encore un ultime recours : La Cour Suprême. Le 22 juillet 2010, celle-ci rejeta le pourvoi en cassation confirmant ainsi la peine de mort.
«Ce jugement est devenu définitif », tranchait Abderahmane Boutamine, avocat de Gharbi. Il ne restait donc que la grâce présidentielle pour retrouver la liberté. Le 1er novembre est passé, la grâce n’est pas venue. Il aurait fallu attendre décembre pour qu’elle atterrisse sur le bureau du directeur de la prison de Khenchela.