Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, M. Bouabdallah Ghlamallah a mis un terme à toute polémique entourant la prise de photos en hijab pour l’établissement du passeport et de la carte d’identité biométriques.
Le ministre a affirmé, hier, la nécessité de respecter la loi concernant l’application des mesures relatives au passeport et à la carte nationale d’identité biométriques.
«Si la loi oblige la citoyenne de prendre une photo où doivent apparaître ses traits sur le passeport biométrique, cette dernière doit s’y conformer, mais si la loi lui laisse le choix, elle a alors la liberté de décider», a déclaré M. Ghlamallah qui intervenait à l’ouverture des travaux des deux journées d’études sur les méthodologies de la formation dans les instituts islamiques.
Dans la foulée, le ministre a nié l’existence de toute demande qu’aurait émise le Haut conseil islamique (HCI) au ministère des Affaires religieuses et des Wakfs de mettre en place une commission mixte pour l’examen de cette question.
Le 29 mars dernier, le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales s’est voulu rassurant sur cette question.
Nouredine Yazid Zerhouni avait annoncé que le voile devra être ôté conformément au règlement international qui exige que le front et les oreilles soient apparents sur la photo.
Il a également affirmé que le ministère de l’Intérieur avait pris les dispositions nécessaires pour que le port du voile soit respecté, en désignant des femmes au niveau des daïras, chargées de prendre les photos des femmes voilées désirant obtenir des documents biométriques.
En marge d’une réunion régionale sur les documents biométriques tenue à Alger, Zerhouni avait expliqué qu’il n’y avait aucun problème pour les photos d’identité numériques pour les femmes qui portent le voile.
Le problème réside chez les hommes, a-t-il dit, indiquant que si le visage n’est pas découvert, la machine, qu’elle soit biométrique ou électronique, ne pourra pas reconnaître la personne et, par là même, rejettera la carte d’identité ou le passeport.
Les déclarations rassurantes du ministre de l’Intérieur sont venues en réponse à la polémique qui battait son plein.
Le président du MSP, Bouguerra Soltani, s’est dit «étonné» par les déclarations «de certains responsables au sujet de la nécessité d’enlever le voile et de se raser la barbe pour se faire délivrer le passeport et la carte d’identité biométriques». «(…)
Il y a la nécessité de respecter la religion musulmane, l’appel du 1er-Novembre et la Constitution qui stipule clairement que l’Islam est religion de l’Etat (…)», avait affirmé Bouguerra Soltani. Quelques jours auparavant, le ministre de l’Intérieur avait précisé que l’Organisation internationale de l’aviation civile et l’Union européenne exigent que l’identification des personnes se fasse sur la base des systèmes d’empreintes digitales et d’une photo d’identité numérisée.
La loi exige en effet de prendre une photo dans un éclairage parfait et standard et que la photo couvre le visage à partir du sommet du crâne jusqu’à la base du menton en faisant ressortir les oreilles.
Le ministre de l’Intérieur a énuméré différentes techniques d’identification biométriques, telles que la reconnaissance faciale, vocale, par les oreilles, l’iris, la rétine, l’ADN et la signature manuscrite.
A signaler qu’aucun uléma ni aucune fetwa ne s’opposent à une prise de photo sans voile pour les besoins de la délivrance de documents administratifs.
D’autant plus que les documents biométriques contribuent à lutter très efficacement contre la criminalité et le terrorisme.
Amine. L