«Les mesures importantes ont été grossièrement noyées dans les projets de loi par d’autres dispositions…»
Le parti de Mme Hanoune s’interroge si le moment d’ouvrir une nouvelle ère de la démocratie n’est pas venu en Algérie.
Réuni, jeudi dernier, le secrétariat du bureau politique du PT a passé au crible les projets de loi relatifs aux réformes politiques, examinés en Conseil des ministres du 28 août dernier et déposés au bureau de l’APN. Le PT a relevé un grand décalage entre l’orientation donnée par le président de la République lors du Conseil des ministres, et celles contenues dans les projets de loi soumis à l’APN. «Les mesures importantes ont été grossièrement noyées dans les projets de loi par d’autres dispositions qui expriment, dans le cas par exemple du projet de loi organique relatif au régime électoral, une volonté manifeste de maintenir l’ancien système électoral», a estimé le Parti des travailleurs dans le communiqué sanctionnant les travaux de son conseil national.
Le parti de Mme Hanoune a constaté «avec étonnement l’omission» de la présidence de la commission communale des élections par un magistrat, remplacé dans le texte présenté à l’APN par un président que doit désigner le wali. Le secrétariat du bureau politique du PT s’interroge sur «les motivations réelles et les visées des rédacteurs des projets de loi s’exprimant dans leur volonté de torpiller les objectifs qui leur ont été assignés par le Conseil des ministres, notamment à travers le maintien de toutes les dispositions de l’ancienne loi organique relative au régime électoral».
Pour le PT, ces dispositions ont permis jusqu’à présent à l’administration d’avoir la mainmise sur tout le processus électoral et de faciliter la fraude.
Aussi, le PT a-t-il désapprouvé «énergiquement la démarche des rédacteurs des projets de loi qui consiste à continuer à confier à l’administration l’organisation de tout le processus électoral et à maintenir les pouvoirs exorbitants des walis qui nomment les chefs de centre de vote, les membres des bureaux de vote et les membres de la commission électorale communale». Dans son document, le Parti des travailleurs a jugé que la multiplication des commissions électorales ne peut être une garantie de transparence et de contrôle des élections. Par ailleurs, le PT considère comme «une régression sur le terrain politique et démocratique l’exigence de limiter les candidatures à l’élection à l’APN aux seuls résidents dans le territoire de la wilaya (circonscription), ce qui est en contradiction avec la Constitution». Enfin, le parti de Mme Hanoune a exprimé son désaccord sur le projet de loi qui instaure les quotas, qui «n’est nullement une garantie d’égalité en droit (…)». D’ailleurs, le secrétariat du BP du PT prend au sérieux la campagne médiatique, à travers Internet (notamment Facebook), que mènent certains centres nationaux et étrangers contre notre pays appelant à des manifestations en Algérie en faisant un rapprochement avec ce qui se passe en Libye.