Le parti d’Ali Benflis s’exprime sur le nouveau gouvernement : “C’est l’expression du délitement institutionnel”

Le parti d’Ali Benflis s’exprime sur le nouveau gouvernement :  “C’est l’expression du délitement institutionnel”

La composition du gouvernement de Tebboune “est venue exposer les nombreuses facettes de l’incurie, de la légèreté et de la désinvolture qui ont présidé à la constitution d’un Exécutif censé rassurer et insuffler de la confiance”, a indiqué Talaie El-Houriat.

La dégradation de la situation politique, économique et sociale est la résultante de la déliquescence des institutions de la République, a noté, hier, le bureau politique de Talaie El-Houriat, réuni en session ordinaire, sous la présidence d’Ali Benflis. “Le délitement institutionnel total dont chaque manifestation nourrit les craintes les plus légitimes quant au devenir de l’État national qui est notre bien commun le plus précieux”, a souligné le parti d’Ali Benflis qui jette la responsabilité sur “ces institutions politiques en décomposition”.

Du “vide durable au sommet de l’État”, à “une institution présidentielle monopolisant les pouvoirs constitutionnels les plus déterminants, mais ne les assumant pas”, jusqu’aux dernières élections législatives marquées par un “désaveu massif du corps électoral” et la formation d’un nouveau gouvernement “virtuel semblable à ceux qui l’ont précédé”, Talaie El-Houriat a chargé les institutions qui, à ses yeux, “apparaissent dans un état de délabrement avancé”. Ces ingrédients constituent pour le parti de Benflis “la principale menace à la pérennité de l’État national”, affirmant que la manifestation de la crise du régime s’aggrave, ajoutée à “l’incapacité des institutions politiques en place à se hisser à la hauteur des défis pressants et complexes”.

Évoquant le gouvernement de Tebboune, Talaie El-Houriat a indiqué que sa composition “est venue exposer les nombreuses facettes de l’incurie, de la légèreté et de la désinvolture qui ont présidé à la constitution d’un Exécutif censé rassurer et insuffler de la confiance” et “a donné lieu à beaucoup d’étrangetés (…) Celles-ci sont les résultats du comportement d’un régime politique qui a perdu le sens des réalités et qui n’a prise sur rien, tout comme elles sont l’expression d’un délitement institutionnel”. Le parti de Benflis ne s’arrêtera pas au constat et ira loin en s’interrogeant sur l’utilité d’un gouvernement “lorsque le Conseil des ministres ne se réunit pas (…) ne se signale que par des apparitions très épisodiques, convainc de sa maîtrise des affaires de l’État et assume des prérogatives constitutionnelles bien déterminées”.

Pis encore, Talaie El-Houriat s’interroge sur “la légitimité, la responsabilité et la crédibilité” d’un gouvernement, alors que “trois quarts de notre corps électoral ont déclaré tout le régime politique en place ‘régime non grata’”. D’autant que la composante partisane de l’Exécutif “ne représente que moins de 12% des voix exprimées et validées lors du récent scrutin législatif”, accable encore le parti de Benflis. Dans le même sillage, il évoquera “la stabilité gouvernementale dans notre pays”, avec cette affirmation qu’un Exécutif pareil ne pourrait qu’ajouter “de l’instabilité”.

Il illustrera cet état de fait par le changement, à plusieurs reprises, de titulaires des ministères (Agriculture, Énergie, Finances et Tourisme) “censés pourvoir à la diversification de l’économie (…) Une instabilité d’une telle ampleur est source d’incertitude et d’imprévisibilité” et “génératrice de découragement chez tous les partenaires, nationaux ou étrangers”. Autre questionnement soulevé par Talaie El- Houriat, “l’annonce chaotique” qui concerne le départ de l’intégralité de l’équipe économique de l’ancien Exécutif.