Le Front des forces socialistes (FFS) a un nouveau secrétariat national. Fraîchement installé à la tête du parti, en remplacement de Karim Tabbou, Ali Laskri, premier secrétaire du FFS, a procédé hier à l’installation d’une nouvelle équipe.
Un changement qui s’inscrit en droite ligne de la préparation des prochains rendez-vous électoraux. Lors de son intervention, le numéro 2 du FFS, qui a présenté également son programme, n’a pas fait mieux que le président du parti, Hocine Aït Ahmed, pour annoncer la participation ou le boycott du vieux parti de l’opposition aux législatives de 2012. Ali Laskri a pratiquement reproduit la même formule que Aït Ahmed. «Nous sommes conscients que les échéances électorales à venir, législatives et locales, surviennent dans un contexte international, régional et national particulier», dit-il et d’enchaîner : «Mais il est certain que ces échéances seront décisives pour les années à venir. C’est pourquoi nous avons le devoir d’initier un débat libre, franc, serein et responsable pour déterminer nos choix politiques et notre stratégie». Une manière de dire que le FFS ira aux prochaines élections, vu leur importance. Dans son message au conseil national réuni le 18 novembre, Aït Ahmed a décidé, conformément aux statuts du parti, de la convocation d’une convention nationale sur les échéances électorales, et a exhorté au «rassemblement des énergies». Donc, tout se décidera prochainement lors de la tenue de cette convention nationale.
«La notion de rassemblement des énergies est assez vaste pour permettre à tous ceux qui ont participé à la vie du parti à venir en toute légitimité apporter leur talent et leur expérience à la réalisation des objectifs communs», a indiqué le premier secrétaire du FFS. «Ce n’est pas non plus un rassemblement hétéroclite de personnes que rien ne lie entre elles, hormis un vague label partisan qui ne correspondrait à aucune ligne politique», explique-t-il encore. Les réformes politiques en cours ont été également abordées par Ali Laskri. A ce sujet, le responsable n’a pas ménagé la «démarche réformatrice» du gouvernement. «Huit mois après l’annonce des réformes par le chef de l’Etat, on chercherait vainement une quelconque adhésion ou un quelconque intérêt des Algériens à ce processus. Plus surprenant, apparaît le satisfecit décerné par les puissances étrangères, notamment la France et les Etats-Unis d’Amérique aux autorités algériennes», fulmine-t-il. La qualité, la tonalité et le rythme des débats qui continuent encore au sein des deux chambres du Parlement sont affligeants, pour lui. «On néglige l’essentiel pour ne s’occuper que de l’accessoire. Le Parlement a opté pour la stratégie du stop and go échevelé. Les méandres interminables de certains débats n’ont d’égal que la précipitation et l’unanimisme des votes d’adoption des lois le plus souvent sur injonction», renchérit Ali Laskri. Ce dernier affirme que le gouvernement «s’est donné les moyens d’acheter provisoirement la paix sociale et de réactiver ses séides et soutiens politiques. De même que la bienveillance des milieux financiers et économiques internationaux». Pour le FFS «l’ère du temps est au statu quo et que la crise dans le pays gagne en complexité et en acuité».
Démocratie, le chemin n’est jamais tracé
Evoquant les révoltes populaires qui ont secoué le monde arabe depuis presque une année, le premier secrétaire du FFS a insisté sur «l’originalité» de chaque révolution. «Les chemins de la liberté, de la dignité et de la démocratie ne sont jamais des chemins tout tracés. Ils empruntent rarement la ligne droite; les issues politiques qui se font jour dans la région, ne sont que des formes d’organisation possibles des communautés politiques nationales», dit-il, avant de lâcher cet aveu: «La seule fatalité c’est de pérenniser la dictature». Pour l’Algérie, «il y a peu de volonté réelle pour l’ouverture politique».
Hocine Larabi