Finie la construction de logements avec des moyens «traditionnels», une pelle et une brouette. Face à la demande pressante, l’Algérie se dirige vers l’industrialisation du bâtiment par de nouvelles technologies de construction.
Pour réduire les délais de réalisation de logements, les autorités semblent avoir choisi l’option des nouvelles techniques. Les responsables du secteur du logement aspirent, à travers cette nouvelle stratégie, à rattraper le retard accusé dans le programme des projets de logements. Intéressés au plus haut point par les projets de construction de logements en Algérie, dans lesquels le gouvernement algérien avait décidé de mettre tous les moyens financiers nécessaires pour réduire la crise, les entreprises étrangères semblent impatientes de passer à la vitesse supérieure pour concrétiser les contrats qui leur sont octroyés dans ce cadre. Rien que pour ces deux derniers jours, deux accords de partenariat ont été paraphés entre des firmes étrangères et des entreprises algériennes spécialisées dans la construction métallique. Le premier a été signé dimanche à Alger entre le ministère de l’Industrie et la société américaine Framemax, relatif à la création d’une société spécialisée dans la fabrication d’aciers légers destinés aux équipements publics. Le pacte d’actionnaires a été signé entre le P-DG du groupe Batimetal relevant de la SGP Construmet, Boudejmâa Talai, et le responsable de la FrameMax, Bob Young. Ce partenariat porte sur la réalisation de tous types de constructions métalliques qui présentent entre autres caractéristiques d’être résistantes aux séismes, selon les explications fournies par les responsables des deux entreprises. Il s’agit notamment des logements, hôtels, complexes sportifs et au-tres bâtiments administratifs et industriels. Selon le P-DG de Batimetal, le coût du projet est de 320 millions de dinars, une enveloppe qui sera exclusivement allouée à équiper l’usine, déjà existante à Ain Defla, qui abritera le projet. Quant à l’entrée en production, les deux partenaires se fixent un délai de cinq à six mois. L’objectif de la société consiste à créer une usine présentant les dernières technologies en matière de fabrication d’acier léger, avec une large gamme de profilage, pour une capacité de 3 000 logements durant la première année, à compter de son entrée en production, pour atteindre au bout de trois années une capacité de 12 000 logements par an, a déclaré Cherif Rahmani. Le projet permettra de créer 300 postes d’emploi directs et 4 000 autres indirects. Le volet formation concernera quelque 300 ingénieurs et autres cadres qui bénéficieront de formations en Algérie et aux Etats Unis. Le deuxième accord de partenariat a été signé hier avec les Portugais. Cet accord comprend deux pactes d’actionnariat paraphés par des sociétés publiques relevant de la SGP-Constumet (construction métallique) et deux sociétés portugaises pour fabriquer en Algérie notamment des équipements de stockage d’hydrocarbures et d’habillage pour bâtiments. Le premier accord a été signé par les groupes Batimetal et l’Entreprise nationale de charpente et de chaudronnerie (ENCC), d’une part, et le groupe portugais Amal, d’autre part, lors d’une cérémonie présidée par le ministre de l’Industrie, de la PME et de la promotion de l’Investissement, Cherif Rahmani. En vertu de cet accord, il est prévu la production et la conception, au niveau de l’usine de Hassi Ameur (Oran), des ouvrages destinés à l’aval pétrolier, notamment les réservoirs de stockage d’hydrocarbures, des équipements importés jusque-là, a précisé le ministre. Quant au deuxième accord, signé par Batimetal et la société portugaise Cober Metal, il porte sur la conception et la fabrication, dans une usine située à Ain Defla, de couvertures autoportantes et d’habillage pour tous types de bâtiments industriels.
Par Mehdi Ait Mouloud