Le président Bouteflika va mieux. Ses jours ne sont pas en danger mais… ne serait pas en mesure de reprendre ses fonctions. C’est un diplomate français “très haut placé” qui a confié ces informations au quotidien Le Parisien. Après 37 jours d’absence, le mystère reste donc entier sur le retour du chef de l’État en Algérie malgré les assurances officielles sur son rétablissement à la suite de ce qui a été officiellement présenté comme un mini-AVC.
À la suite de son admission au Val-de-Grâce, le professeur Bougherbal avait évoqué un séjour d’une semaine pour des contrôles. Un délai largement dépassé depuis, alors que le professeur semble avoir été invité au silence. Selon Le Parisien, le président pourrait rentrer “dans les jours ou semaines qui viennent”. Mais les sources du journal se montrent sceptiques “sur sa capacité à reprendre pleinement les rênes du pays alors que la prochaine présidentielle n’est pas programmée avant 2014”. Un retour aux affaires est “impossible”, jugent les sources du journal. “À moins, ajoutent-elles, de le bourrer de médicaments”. Ce qui ne serait pas de bon conseil. Le bon conseil ? “Il serait plus sage pour les autorités algériennes d’entamer le processus qui conduira à une relève. Il n’est pas en état de continuer”, selon la source diplomatique très haut placée qui assure diplomatiquement que “ce n’est pas à nous de décider”.
L’après-Bouteflika a-t-il donc commencé ? s’interroge le journal ? “Oui, c’est ce qu’on nous laisse entendre”, répond sa source, ajoutant que “son remplacement ne va pas de soi, et c’est peut-être l’une des raisons pour laquelle cet épisode médical est aussi long”. Le journal évoque le nom de Liamine Zeroual comme probable successeur car il est “le seul qui pourrait faire la synthèse entre les islamistes et les laïcs tout en étant adoubé par l’armée”.
Les informations du Parisien ont l’air d’une fuite bien organisée. Elles interviennent quatre jours après les confidences de François Hollande qui a dit espérer “un retour le plus vite possible” dans son pays du président algérien.
“Il est en convalescence dans l’établissement des Invalides où il se voit prodiguer tous les soins nécessaires et il aura ensuite à rentrer, j’espère le plus vite possible, dans son pays”, a déclaré, vendredi, le président français dans un entretien à France 24, RFI et TV5Monde. Selon le Parisien, Bouteflika est surveillé par une escouade de gardes du corps dans cette forteresse en plein cœur de Paris. M. Hollande a dit “ne pas croire” à un risque de chaos sur la succession au sommet du pouvoir algérien car “il y a une solidité des institutions algériennes”.
A. O