Le pari gagnant de Benchikha

Le pari gagnant de Benchikha

ee13_266413569.jpgLors de sa dernière conférence de presse, le sélectionneur national a visé très haut. Il a parlé de finale. Et Aujourd’hui, il est à 90 minutes de gagner son pari.

Les camarades de Hocine Metref ont réussi une belle victoire avant-hier face à l’une des meilleures équipes du tournoi. C’était leur victoire, mais aussi celle d’Abdelhak Benchikha. L’entraîneur nationale a aligné l’équipe qu’il fallait, a fait les changements qui s’imposaient aux meilleurs moments de la partie, il a bien préparé le groupe sur le plan psychologique… En bref, Benchikha a gagné une autre bataille hier, prouvant ainsi sa bonne lecture du jeu, sa maîtrise du groupe, et sa capacité à gérer des moments délicats et difficiles pour un entraîneur qui vient juste de commencer comme sélectionneur.

Ceux qui croyaient qu’Abdelhak allait jouer la prudence, aligner une équipe défensive, blinder sa défense, fermer le jeu et compter sur les contre-attaques, tout en espérant que l’efficacité de Soudani et la vitesse et le génie de Djabou allaient faire la différence et surprendre l’adversaire, ne connaissent pas vraiment Benchikha. Ce dernier a déjà osé jouer avec 6 attaquants à Tripoli pendant presque toute une mi-temps, et ça a fini par une qualification au CHAN dans les ultimes secondes de la partie. Hier encore, Benchikha a choisi d’aligner une équipe très offensive. Avec son 4-3-3, il a étouffé l’adversaire en l’obligeant à chaque fois de jouer long.

Le travail que faisait Metref, Lemouchia et Messaoud au milieu et le pressing très haut effectué par le trio d’attaque Djabou-Djallit-Soudani a fini par étouffer l’équipe adverse dans sa zone, et obliger les défenseurs sud-africains à balancer la balle vers l’avant un peu n’importe comment pour éviter de commettre des fautes qui pouvaient leur être fatales. Ce Schéma a été travaillé lors de l’avant-dernière séance d’entraînement, et était revu théoriquement la veille et la matinée du match. Les joueurs, par leur application des consignes de Benchikha, ont prouvé encore une fois qu’ils ont atteint une certaine maturité et une grande culture tactique leur permettant de s’adapter et à changer le système de jeu à n’importe quel moment de la partie.

Le coaching gagnant

L’équipe nationale a réussi à marquer au bon moment. Rentrer au vestiaire à la mi-temps avec un avantage d’un but était une chose très importante, et sur le plan psychologique, et sur le plan pratique. Abdelhak Benchikha a décidé dès lors de revenir au 4-4-2 classique, tout en maintenant le pressing haut effectué en première période.

L’entrée de Hadj Aïssa à la place de Djallit s’est avérée un excellent choix, puisque ça a, d’un côté, soulagé Messaoud qui n’a eu qu’à couvrir le côté gauche, le droit étant celui de Hadj Aïssa. Ce changement apporta aussi de la fraîcheur en milieu de terrain, ça a aussi donné plus de liberté à Djabou auquel on a demandé de jouer en électron libre, derrière le seul attaquant devant, Hilal Larbi Soudani en l’occurrence. L’équipe nationale a su garder le ballon et créer plusieurs actions dangereuses. Elle a même raté deux buts.

Les changements qui ont suivi en deuxième mi-temps étaient aussi surprenants que la manière avec laquelle Benchikha a géré cette partie. Tout le monde attendait à ce qu’il fasse entrer Khoualed ou Hachoud pour répondre au coach des Bafana-Bafana qui a fait sortir un milieu de terrain et un défenseur et les a remplacés par deux attaquants. On pensait aussi qu’il allait faire jouer Delhoum, un milieu de terrain défensif pour aider Lemouchia et Metref qui commençaient à se montrer fatigués, Benchikha a choisi de faire sortir Djabou, puis Messaoud.

Il les a remplacés par Gasmi et Bouazza, deux milieux de terrain offensifs. Dire que Benchikha a pris un énorme risque est tout à fait justifié, mais quand on voit le résultat qui a suivi, on se rend compte que jouer les entraîneurs à partir des tribunes était très facile, être sur le terrain et prendre des décisions comme celles-là ne peut-être fait que par des entraîneurs qui ont étudié, pratiqué et passé toute leur vie à faire ce travail. Le Général vient de gagner une autre bataille, il y en aura d’autres à mener, mais en attendant, saluons cette énième victoire, qui n’est pas la première, et qui ne sera pas la dernière.