Le parasol à 1 500 DA la journée, Trop cher, l’accès aux plages

Le parasol à 1 500 DA la journée, Trop cher, l’accès aux plages

Alors qu’on continue à parler d’«accès libre» et gratuit aux plages, le secteur du Tourisme de proximité en Algérie n’est pas près de décoller. Pour preuve, la saison estivale 2011 est qualifiée d’excessivement chère, d’autant que les prix proposés par les concessionnaires des plages privées et ceux des complexes touristiques s’avèrent inabordables.

C’est l’avis de milliers de familles algériennes qui ont pourtant choisi de passer les vacances d’été dans leur pays, contrairement aux années précédentes où beaucoup avaient opté pour la Tunisie. Cette année, vu les conditions sécuritaires dans ce pays voisin, les Algériens sont contraints de rester au bled, et les prix des séjours dans les complexes algériens sont de plus en plus élevés. Les propriétaires des hôtels privés et ceux de secteur public profitent de cette situation pour augmenter leur chiffre d’affaires, au détriment des estivants locaux, d’autant qu’il s’agit d’un nombre d’estivants estimé à plus de deux millions. En effet, une petite virée à la côte ouest d’Alger nous a permis de voir de plus près les conditions d’hébergement proposées par les hôteliers et de recueillir l’avis des estivants venus de quatre coins du pays. C’est à Sidi Fredj que notre tournée commence. Ici, les estivants algériens se dénombre par centaines, et sur les plages de cette belle commune côtière on peut en compter des milliers, selon les concessionnaires privés. Un avis partagé également par les responsables de l’Hôtel El Riadh. Dès que nous sommes arrivés sur cette plage à bord de notre véhicule, deux jeunes employés se sont adressés à nous afin de nous acquitter de la somme de 100 dinars pour accéder au parking. Notre périple «financier» commence à partir de là. Pis, pour louer un parasol avec une table et trois chaises, les jeunes concessionnaires nous ont demandé une autre somme. En effet, ce «confort» est estimé à

1 500 DA. Et lorsque nous ls avons interrogé sur ce prix exorbitant, l’un de ces jeunes a expliqué qu’au départ la somme était de 1 800 dinars «mais vu l’excessivité, nous avons décidé de la réduire à 1 500 dinars». Devant cette situation, beaucoup de familles contestent ces tarifs fous. Venant de Aïn Defla, un père de famille accompagné de son épouse et ses trois enfants, dont un bébé, était très en colère lorsque le jeune employé lui demande de le payer. «Je ne vais pas payer cette somme, car vous êtes des vampires. Vous choisissez toujours les bons moments pour nous délester de notre argent. Vous êtes des opportunistes et non des concessionnaires», a-t-il dit au jeune employé. Devant cette situation, le jeune lui propose de payer 1 400 dinars, afin d’apaiser sa colère. «Je ne paierai pas cette somme. Je n’ai que 1 000 dinars, c’est tout ce que je peux vous donner», a ajouté l’estivant. Au complexe touristique d’El Riadh, les prix de location des bungalows et des chambres sont tout simplement fous. La location d’une chambre pour une seule personne est de 8 000 DA/nuit. Trop cher pour un simple estivant dont le budget ne correspond pas à l’offre. Le prix d’un bungalow pour une nuitée est proposé à 22 000 DA. «Ces prix sont destinés à une certaine couche de la société, c’est-à-dire les plus riches. Un simple citoyen ne peut pas se permettre une seule nuit dans ces lieux de luxe», confie une dame. Nous continuons notre route vers Palm Beach. Les estivants sont très nombreux, malgré les prix élevés. A l’hôtel «Auberge», pourtant très modeste par rapport aux établissements environnants, les prix tournent autour de 7 000 DA/nuit.

L’accès à la piscine est également très cher pour ceux qui veulent passer une journée agréable. Le constat est le même au niveau d’autres établissements que nous avons visités. Face à cette cherté, le ministre du Tourisme avait expliqué, quelques jours avant le début de la saison estivale, que l’accès aux plages était gratuit. Mieux, le premier responsable de ce secteur «malade» avait indiqué que cette année sera différente aux précédentes, que les Algériens seront bien accueillis et mieux pris en charge, les prix seront plus cléments selon une étude faite par la tutelle. Sur le terrain, ces promesses s’avèrent «trompeuses», d’autant que rien n’a été fait pour permettre aux estivants locaux de passer des vacances avec un budget adéquat par rapport au revenu d’une famille modeste.

Encore une saison estivale qui part en fumée pour de nombreux Algériens. Ils feront face dans quelques semaines à l’arrivée du ramadhan, un autre situation à laquelle ils devront faire face.

Par Sofiane Abi