le paradoxe de l’Algérie

le paradoxe de l’Algérie

Les Fennecs ont beau avoir terminé derniers de leur groupe, ils peuvent se montrer fiers de leur prestation d’ensemble. Un véritable paradoxe pour une équipe qui n’a pas marqué le moindre but.

Oui, il est possible de quitter la Coupe du Monde sans avoir gagné le moindre match ni inscrit le moindre but, mais en gardant la tête haute. C’est là l’exploit réalisé par les Algériens, qui après leur défaite face aux États unis (1-0), ont pu regagner leurs pénates sans honte. Pour autant, les Fennecs peuvent être fiers de l’image donnée durant la compétition, hormis peut-être lors du premier match de poule face à la Slovénie, perdu 1 à 0.

À cet instant, le groupe algérien aurait pu exploser, telle une vulgaire équipe de France. Bien que critiqué, le sélectionneur Rabah Saâdane a su profiter du standing des deux adversaires suivants pour garder son groupe soudé. Et face à l’Angleterre, l’Algérie a livré un match excellent, surement son meilleur de la compétition, où ses qualités défensives et la technicité de son entrejeu ont été mises en valeur. Puis c’est un match fort en émotion que les Fennecs ont disputé face aux États-Unis (1-0), ne cédant que dans le temps additionnel après avoir eu plusieurs fois l’occasion d’ouvrir le score.

Un point et pas de but, le bilan comptable est terrible, mais l’empreinte imprimée par les Algériens se situe à l’opposé. Le groupe dans lequel ils étaient tombés ne laissait à l’origine guère d’espoirs, même si l’euphorie de la qualification arrachée face aux Égyptiens avait créé un formidable élan d’optimisme. Les conclusions de l’aventure sud-africaine sont positives. L’état d’esprit était là, le jeu aussi. Seule ombre au tableau : une attaque déficiente.

Si l’entrejeu composé de Yebda, Lacen, Ziani, ou encore Belhadj n’a pas grand-chose à envier aux autres formations de ce Mondial, l’attaque est elle clairement à un niveau inférieur. Ni Matmour (1 but avec le Borussia Monchengladbach cette saison), ni Djebbour (4 buts avec l’AEK Athènes) ni Ghezzal (6 buts avec Sienne) n’ont endossé le rôle du buteur tant attendu. Malgré tout, les joueurs ont fait part de leur fierté malgré la dernière place du groupe.

L’accueil qui leur sera réservé en Algérie risque donc d’en surprendre plus d’un. Car de nombreuses voix s’élèvent pour critiquer le travail de Saâdane et sa tactique jugée trop défensive. Sa démission est réclamée et elle ne devrait pas tarder à arriver. Malheureusement pour les Fennecs, le bilan comptable reste le plus important.

Aurélien Léger-Moëc