Sonelgaz a enregistré un déficit en 2010 de 40 milliards de dinars que le P-DG de la société explique par un » déficit en terme de flux financier engendré par un déséquilibre entre les recettes et les investissements de la société « .
Nouredine Bouterfa pour qui la situation n’est pas si dramatique tant que l’État tient ses engagements à financer les projets néanmoins à long terme et se pose un certain nombre de questions aux quelles il faudrait trouver des solutions. Invité hier de la chaîne III de la Radio nationale, le P-DG de la Sonelgaz a souligné qu’il était temps de se pencher sur les moyens autres que le soutien de l’Etat pour éviter le déséquilibre entre les investissements et les revenus.
» En 2010 nous avons investi 240 milliards de dinars alors que les revenus étaient de 160 milliards de dinars, ce qui explique que nous n’avons pas les ressources nécessaires pour couvrir ces investissements « . D’où l’apport de l’Etat qui est salué par Nouredine Bouterfa qui a décidé d’octroyer à la Sonelgaz des prêts à des taux intéressants à long terme. » Nous travaillons avec le Trésor et il n’y a pas de risque de rupture des investissements « , a-t-il souligné.
Toutefois, le premier responsable de Sonelgaz estime qu’il viendra le » jour ou le consommateur mettra la main à la poche « . En d’autres termes, M. Bouterfa est toujours favorable à la hausse des prix de l’électricité mais pas dans l’immédiat car actuellement » l’Etat a engagé une politique sociale et dans laquelle il n’est pas question de toucher aux tarifs de l’excentricité « .

Nouredine Bouterfa s’est beaucoup étalé sur l’avenir de la société et les financements nécessaires à son développement. Le programme tracé par les responsables prévoit justement des investissements de l’ordre de » 30 milliards de dollars en 10 ans, soit l’équivalent de 300 milliards de dinars annuellement dont 40% pour la production, 30 % du montant sera destiné au transport et le reste pour la distribution « .
Ce plan de développement pose la problématique des ressources et certes » l’Etat mettra la main à la poche pour des financements sur 20 ans avec des conditions intéressantes donc pas de contraintes financières mais on se pose la question avons-nous les capacités à répondre à la forte demande locale qui a augmenté en 2011 de 11,5% ? » s’est-il interrogé.
Cette année des problèmes ont été signalés notamment dans les régions du Sud et du Sud Est et Nouredine Bouterfa a exposé les solutions qui seront prises à l’avenir permettant à ces régions d’avoir une » autonomie de production en dotant ces régions de nouvelles centrales électriques « .
Il soulèvera également le problème de transport d’électricité précisant que l’excès de production dans le Nord n’a pas été transféré vers le Sud » faute de ligne « .
Quant au projet qui s’oriente vers le Maroc, le P-DG de Sonelgaz a souligné que » nous ne sommes pas dans les mêmes conditions et la question qui se pose: la production est-elle destinée à la consommation locale ou à l’exportation ? « . Pour lui du moment où le matché national est » ouvert pourquoi alors privilégier une partie sur une autre d’autant qu’il s’agit de l’argent public « .
L’exportation de l’énergie solaire, poursuit-il, demande le passage par l’Espagne et l’Italie et c’est un » problème de les traverser car il faut au préalable une volonté des pays de la rive Nord à acheter cette énergie et j’avoue que ce n’est pas facile mais nous travaillons la dessus et le premier pas a été concrétisé via la création de l’association des transporteurs de la Méditerranée « , a-t-il déclaré.
Abdelghani M.