Le P-DG de Sonatrach a expliqué les nouveaux investissements consentis par le gouvernement afin de développer la production des hydrocarbures. Une enveloppe de 80 milliards de dollars a été dégagée à cet effet.
Lors d’un point de presse animé en marge de sa visite effectuée lundi à Tiaret, le P-DG de Sonatrach, Abdelhamid Zerguine, a déclaré que les investissements quinquennaux projetés par la compagnie d’hydrocarbures sont revus à la hausse pour passer de 68 à 80 milliards de dollars.
Une rallonge justifiée par le souci de galvaniser les capacités de raffinage et de pétrochimie de Sonatrach. Évoquant les résultats enregistrés en matière de production pétrolière et gazière durant ces deux dernières années, Abdelhamid Zerguine a reconnu que certains gisements connaissent un certain déclin, soutenant que des quadrillages estimés à plus de 28 milliards de dollars sont attendus pour affermir les capacités de raffinage et d’exploration. “Pour 2012, nous sommes dans le même niveau de production que celui réalisé l’année dernière, mais avec une petite diminution de la production de nos partenaires en association qui est justifiée par certains gisements qui sont en déclin”, a déclaré M. Zerguine. Dans ce sillage, il a souligné que des réserves consistantes sont prévues à moyen terme dans la mesure où ces dernières sont déjà estimées à 200 millions de tonnes. Le conférencier n’a pas omis de mettre l’accent sur le souci du gouvernement qui prévoit une augmentation des réserves en mettant en exergue la nécessité d’intensifier les investissements dans l’exploration et la production dans les hydrocarbures traditionnels et ceux non conventionnels dans les domaines matures, les zones inexplorées et l’offshore. D’ailleurs, le projet du premier forage offshore, prévu entre Béjaïa et Annaba, en mer, a été contracté dimanche dernier par la Compagnie générale de géophysique-Veritas (CGG-Veritas), une entreprise française spécialisée dans l’exploration du sous-sol. Sur un autre volet, le P-DG de Sonatrach souligne que deux nouveaux projets viennent d’entrer en production. Il s’agit de ceux d’El-Merk et Menzel Ledjmet Est (MLE), situés dans le bassin de Berkine, à 350 km au sud-est de Hassi-Messaoud et réalisés par Saipem, une compagnie italienne spécialisée dans la recherche et les forages pétroliers en partenariat avec First Calgary Petroleum LP (FCPLP), une firme canadienne. Parlant de la raffinerie de Tiaret, Abdelhamid Zerguine a confirmé son maintien à Sidi-Abed, à quelques enjambées de Tiaret, sur la route de Sougueur. Ce projet est le quatrième inscrit aux côtés de ceux de Biskra, Hassi-Messaoud et Ghardaïa. Le chantier de construction de cette usine sera entamé dans une année, et ce, après les opérations préliminaires, à savoir l’étude d’engineering de base, la clôture de l’assiette, le réseau d’acheminement de l’eau… Dans ce sillage, ce dernier a déclaré que le chantier générerait d’emblée 200 postes d’emploi. Par ailleurs, les quatre raffineries citées, d’une production de 5 millions de tonnes métriques chacune, avec une capacité de stockage de 300 000 tonnes de dérivés, conforteront la production nationale qui passera de 22 millions à 42 millions de tonnes métriques. Il a récusé, par ailleurs, le fait que Sonatrach subissait des pressions de la part de ses clients européens pour réviser le prix du gaz, livré par des contrats à long terme. “Nous ne subissons pas de pressions en termes réels. Nous sommes souverains dans tout ce que nous avons signé. Cependant, aujourd’hui, la crise économique en Europe fait que nos clients nous demandent des ristournes parce qu’ils n’arrivent pas à écouler le gaz et à dégager leur marge bénéficiaire”, a-t-il dit. “Nous considérons que ce sont des contrats qui sont déjà signés et il ne faut pas trop les revoir à la baisse. Nous allons défendre bec et ongles nos intérêts”, a-t-il conclu.
R. S