Le P-DG de l’entreprise italienne Saipem serait en fuite à l’étranger, selon des témoignages recueillis auprès des employés de cette société. Il aurait rejoint son pays d’origine, l’Italie, ajoutent d’autres sources.
En plus du patron de la filiale, huit autres cadres, tous italiens, ont également pris un vol sans retour à destination de l’Italie la semaine dernière. Les comptes bancaires de l’entreprise ont été gelés à la suite d’une enquête diligentée par les inspecteurs de l’IGF.
Les travailleurs de la société Saipem n’ayant pas perçu leur salaire du mois de janvier dernier, une grande inquiétude s’est installée ces derniers jours à la base de Hassi Messaoud.
Selon le journal électronique TSA, l’ancien patron de Saipem, Tullio Orsi, a été remplacé dans la précipitation par le chef de projet de l’unité de traitement et de stabilisation de brut de Hassi Messaoud.
Selon le site, Orsi a quitté l’Algérie pour ne pas affronter les enquêteurs sur les malversations présumées dans le cadre des contrats attribués par Sonatrach à des groupes étrangers. Il était, ajoute TSA, en poste lors de l’attribution à Saipem de plusieurs contrats dans le domaine des hydrocarbures.
En 2008, la filiale du groupe italien ENI avait obtenu des contrats d’un montant de plus de 6,5 milliards de dollars avec Sonatrach. Entre 2006 et 2009, le chiffre d’affaires de Saipem en Algérie se situait entre 15 et 20 milliards de dollars. Le groupe italien a obtenu certains contrats dans des conditions douteuses, comme celui de la construction du gazoduc GK 3.
Ce dernier fait actuellement l’objet d’une instruction judiciaire au tribunal de Sidi M’Hamed. En outre, Tullio Orsi entretenait des relations privilégiées avec des proches de Sonatrach. Les contrats obtenus par Saipem en Algérie intéressent les services de sécurité qui enquêtent depuis plusieurs mois sur des malversations présumées dans l’attribution par Sonatrach de marchés à des groupes locaux et étrangers.
Saipem a été choisie par Sonatrach pour l’édification de la jetée de Mers El-Hadjadj, dont la réalisation a été rendue nécessaire par la prochaine construction d’un complexe d’ammoniac et d’urée à Arzew. Le groupe pétrolier italien Saipem a signé avec Sonatrach un contrat triennal de 1,849 milliard de dollars pour la réalisation d’installations de production et de traitement de gaz et de pétrole dans le sud du pays.
Le contrat a été signé en mars 2009 entre le groupement constitué de Saipem (Italie) et Saipem Contracting Algérie et Sonatrach et son partenaire canadien First Calgary Petroleum LP.
Il porte sur la réalisation à l’horizon 2012 d’installations de production et de traitement de gaz humides et d’huile des gisements de Menzel Ledjmet-Est et de Central Area Field Complexe du périmètre Ledjmet situé dans le bassin de Berkine, à 350 km au sud-est du site pétrolifère de Hassi Messaoud.
Le choix de la compagnie italienne s’explique par l’offre qu’elle a présentée lors de la soumission (moins disante que sa concurrente, l’indienne Afcons, avec un peu plus de 21 milliards de dinars contre plus de 23 milliards) et une offre technique intéressante intégrant une réduction du délai de réalisation de 24 à 23 mois.
Détenu à 43 % par l’ENI, le groupe Saipem, qui s’est taillé une réputation dans les activités offshore, onshore et forage, est devenu leader dans la prestation de services dans l’industrie des hydrocarbures.
M. T.