Un contentieux bloque l’activité du nouveau port sec de Hammadi, à l’est d’Alger. Le port a été érigé sur un terrain agricole.
Des opérateurs agroalimentaires activant au marché de gros de Semar, dans la banlieue d’Alger, ont de gros soucis à se faire : leurs marchandises sont bloquées, depuis plus d’un mois, au Port sec de Hammadi, dans la wilaya de Boumerdès. Les services agricoles refusent d’effectuer les contrôles phytosanitaires, jugeant cet entrepôt illégal, car réalisé sur une terre agricole.
Dans ce tout nouveau port sec de Oued Brik, dans la commune de Hammadi, à l’est d’Alger, inauguré depuis à peine un mois, quelque 150 conteneurs renfermant des produits agroalimentaires d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dinars sont entreposés depuis le 24 mars. La compagnie maritime italo-suisse Mediterranean shipping company (MSC), qui en assure la gestion à travers sa filiale algérienne MSCA, a décidé de geler l’acheminement des marchandises agroalimentaires jusqu’à ce que cette affaire soit réglée. Les propriétaires des marchandises, 70 importateurs installés dans le marché de gros de Semar, dans la banlieue d’Alger, s’interrogent sur les raison de ce blocage, d’autant plus que les démarches pour retirer les marchandises n’ont toujours pas été entamées.
Le contrôle phytosanitaire qui doit être effectué par les services compétents de l’agriculture ne va pas se faire de sitôt. Pour la simple raison que l’aire de stockage en question, appartenant à la compagnie de transport maritime privée MSC Algérie (Mediterranean shipping company), a été érigée sur une surface agricole, selon une source du ministère de l’agriculture contactée par Maghreb Émergent . « Les contrôles phytosanitaires ne peuvent être faits par nos agents que si le dépôt ou l’aire de stockage est légal. Dans le cas de ce qui est appelé Port sec de Hammadi, dans la wilaya de Boumerdès, l’agent qui a loué le terrain n’a pas respecté la procédure légale pour l’obtention de l’autorisation d’exploitation du terrain qui est une propriété des services agricoles », selon ce responsable au ministère de l’agriculture.
Inquiétude des importateurs
Le port sec de Hammadi a été réalisé par MSC Algérie après la saturation de celui du Hamiz, dont elle assure également la gestion. Notre source ajoute que l’exploitant de la parcelle de terrain n’a bénéficié que d’une simple autorisation délivrée par le maire de la commune de Hammadi. « Il n’a, à aucun moment, été question de consulter les services agricoles », précise la même source.
De leur côté, les opérateurs privés se disent « pénalisés » par cette situation, d’autant que la compagnie MSC leur impose des surestaries (des pénalités) allant de 40 à 80 dollars US sur chaque conteneur resté sur le port sec. « Le déchargement des marchandises a été effectué le 14 mars dernier. Chaque opérateur dispose d’un délai d’une semaine pour récupérer sa marchandise ; passé ce délai, la compagnie lui inflige des pénalités pouvant aller jusqu’à 80 dollars sur chaque conteneur », se plaint un opérateur qui a pris attache avec Maghreb Émergent. Au-delà des incidences financières, les opérateurs s’alarment également de l’état de la marchandise qui est entreposée depuis plus d’un mois.