Le nouveau plan de vol d’Air Algérie

Le nouveau plan de vol d’Air Algérie

Grève des pilotes, finances de l’entreprise et compagnies low coast ont été les thèmes abordés par le P-DG de la compagnie.

L’expérience de l’Open ski n’est pas concluante chez nos voisins marocains. En s’inspirant des difficultés rencontrés par Royal Air Maroc, suite à la signature d’un accord d’Open ski, le P-DG d’Air Algerie qui s’exprimait sur la radio s’oppose à ce genre d’ouverture. «On l’a remarqué particulièrement quand il s’agit de l’introduction de compagnies Low coast, conjugué à l’absence de tourisme à l’import, cela peut être pénalisant pour la compagnie nationale», a fait savoir Mohamed Salah Boultif. Dans pareil contexte, «Air Algérie n’est pas prête à affronter une ouverture complète du ciel», affirme-t-il.

Néanmoins, dans le cas où cette ouverture viendrait, «il faudrait peut-être le faire avec les compagnies régulières», propose-t-il. Il est évident que l’ouverture ne peut être que bénéfique aux usagers, en matière d’offres d’emplois et stimulation de la compagnie nationale, mais dans l’état actuel des choses, Air Algérie n’est pas prête à l’ouverture totale. Ce qui est craint par dessus tout, c’est notamment l’introduction des compagnies à bas prix. «Si cette ouverture est imposée, il faudrait exclure ce type de compagnies», a-t-il préconisé. Le président-directeur général de la compagnie nationale d’Air Algérie, Mohamed Salah Boultif, invité par la Radio nationale, est revenu également hier sur la toute récente grève déclenchée par les pilotes. «Il ne s’agit pas d’une grève mais d’un arrêt de travail momentané ayant duré 8h en fait, puisque la reprise a été enclenchée en milieu d’après-midi», a tenu à affirmer le P-DG. «On n’a pas enregistré de très grandes perturbations» car poursuit-il, «jusqu’à la reprise la compagnie a pu assurer une trentaine de vols». Concernant les discussions qui ont eu lieu jeudi dernier, il dira qu’ «un procès-verbal a été arrêté entre la direction générale et les partenaires sociaux». Sept points au total ont été examinés dont certains ont d’ores et déjà trouvé un accord, tel celui lié au recul d’âge de qualification ramené de 55 à 57 ans, précise-t-il. il est relevé qu’il a été aussi mis en place «une commission de travail chargée d’étudier le statut et le régime indemnitaire du personnel navigant notamment technique, l’amélioration des conditions de travail à moyen terme et l’application stricte de la réglementation et procédures de la compagnie», selon Boultif. S’agissant de la convention collective de branche, «la direction générale a demandé un peu plus de temps pour examiner ce projet de convention collective», a-t-il noté.

Un autre point relatif à la retraite a été soulevé parce que, souligne-t-il «actuellement 15 navigants ayant dépassé l’âge de départ (60 ans) demeurent encore en exercice particulièrement sur le gros-porteurs Airbus A30». Sur ce point, il a été convenu d’«examiner la chose d’une manière beaucoup plus minutieuse pour aller à un objectif dans l’intérêt de la compagnie et des navigants». A propos de graves incidents dus au manque de considération envers la place et le statut du pilote, l’invité de la radio a soutenu que «les tensions entre pilotes et le personnel navigant commercial (stewards et hôtesses) n’est pas l’apanage d’Air Algérie. «Ils existent à travers les autres compagnies de par le monde», selon lui. Face à cette situation, le P-DG d’Air Algérie appelle le personnel à se montrer «sage pour éviter que pareils événements aient lieu à l’avenir ou ne se reproduisent». Car, souligne-t-il «un clivage exacerbé entre les deux corporations pourrait remettre en cause la sécurité des vols quand on a une moyenne de 80 vols par jour, 560 vols par semaine». Pour les cas maintenus en exercice malgré leur âge de départ à la retraite, le premier responsable de la compagnie nationale a rappelé que «si la loi algérienne fixe l’âge de départ à la retraite à 60 ans, en 2010 il y a un décret exécutif qui limite l’âge de la retraite des pilotes à 65 ans parce que l’Oaci depuis 2003, a mis en place une réglementation qui peut permettre au pilote de travailler jusqu’à 65 ans.

Le choix est laissé aux Etats contractants et les compagnies exploitantes. Interrogé sur les difficultés financières auxquelles fait face la compagnie, l’invité de la radio assurera qu’ «aujourd’hui la situation est équilibrée. Au niveau du chiffre d’affaires, nous avons acquis un pic en 2009 de 58 milliards de dinars; depuis 2010 on a eu un peu moins, soit 55 milliards de dinars».b La clôture en 2011, ajoute-t-il, «est plus ou moins stable, mais on a remarqué surtout sur nos réseaux essentiels tels le réseau France, Europe, Méditerranée et Moyen Orient, que la concurrence est très forte. Avec le retour des compagnies étrangères, il y a une érosion de nos parts de marchés». «Air Algérie a beaucoup reculé sur différentes parts de marchés même si sur l’Europe, le marché global a quelque part augmenté. Donc, c’est un petit peu ce qui est inquiétant. On a reculé sur le réseau Italie sur la Turquie. Par conséquent, indique-t-il, «il faudrait que la compagnie consolide ses parts de marchés et essaie de récupérer ce qu’elle a perdu ces dernieres années en termes de parts de marchés et se redéployer sur d’autres marchés porteurs, particulièrement le trafic de transit parce que le trafic de point à point arrive à saturation». Sur le réseau intérieur subventionné par l’Etat, la compagnie a enregistré un déficit de 4 milliards de dollars. Par ailleurs, M.Boultif a nié l’existence d’un plan de départ volontaire à Air Algérie. «Ce genre d’ exercice effectué en 2005 n’a permis à la compagnie de perdre que quelques compétences, donc on est pas prês de le renouveler.

Cependant, ce qui a été décidé par le conseil d’administration et l’organe de gestion «c’est de geler le recrutement, d’appliquer avec rigueur le départ à l’âge légal de la retraite et éventuellement de réexaminer dans le cadre de la restructuration de la compagnie la procédure de mise en place des filiales», conclut-il.