Le nouveau PDAU d’Alger enfin prêt: Des insuffisances et des aberrations

Le nouveau PDAU d’Alger enfin prêt: Des insuffisances et des aberrations
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Devant être présenté demain mercredi à l’APW pour approbation, le Plan directeur d’aménagement et d’urbanisme de la capitale (Pdau) suscite déjà grogne et mécontentement parmi les citoyens qui ont vu leurs doléances rejetées par les promoteurs de cet instrument de planification spatiale et de gestion urbaine.

En effet, ces citoyens ont formulé des réserves quant à certaines poches foncières de droit privé ou au classement ou reconversion de terrains. Mieux, ces réserves ont été dûment avalisées, paraphées et transmises aux autorités de la wilaya d’Alger par les maires respectifs après clôture de la période consacrée à l’enquête publique qui a duré

45 jours, soit du 15 février au

30 mars 2015, et dûment consignées dans un registre.

LG Algérie

Or et tout récemment, les citoyens ont appris que leurs propositions n’ont pas été prises en considération par les services d’Abdelkader Zoukh ou par le bureau d’études portugais retenu pour piloter cette opération.

Rappelons au passage que la wilaya d’Alger a réuni dernièrement l’ensemble des maires de la capitale lors d’une réception présidée par le secrétaire général de la wilaya et organisée dans un hôtel huppé de la capitale pour leur remettre les Pdau de chaque commune en version CD.

Il leur a été alors demandé, dit-on, de procéder à la délibération de leurs propres Pdau, et ce, dans les meilleurs délais.

Chose qui fut faite évidemment. “La réunion avait pour objet de nous informer sur les conclusions du Pdau auxquelles est parvenu le bureau d’études. Outre cela, il nous a été demandé de délibérer pour cet outil de développement urbanistique, avant qu’il ne soit soumis à l’examen et approbation de l’APW”, nous a confié un élu. Des aberrations, le Pdau en foisonne nous dit-on, notamment les cas de terrains de propriété privée qui ont été classés et intégrés dans la rubrique dite “zone verte de protection non aedificandi”.

Ces mêmes terrains sont, cependant, éligibles à des projets lancés avec l’autorisation des autorités, donc, étayés d’une autorisation de permis de construire dûment établi. L’on s’interroge alors, si ce bureau d’études étranger a procédé réellement à la vérification exacte de la nature juridique des parcelles intégrées dans la “zone verte de protection”. “Il y a même des terrains viabilisés, donc terrassés et dont les propriétaires n’attendent que le Pdau pour l’entame des travaux. C’est dire que ces biens privés ont été confondus avec des terrains du domaine privé de l’État, du fait que ces terrains ont été versés dans la zone verte de protection, sans pour autant tenir compte des réserves émises. Décision absurde et à la limite arbitraire”, nous ont confié des citoyens.

De tels cas similaires sont légion et répertoriés dans plusieurs communes d’Alger. Mieux encore, des promoteurs titulaires de permis de construire affirment qu’ils ne comprennent rien à la teneur de ce Pdau qu’ils attendent depuis 25 ans.

N’est-ce pas un non sens, puisqu’il (ce Pdau) classe des terrains privés dans la zone verte non constructible.

“En consultant ce Pdau, je relève des contradictions indéniables. D’une part, on vous délivre un permis de construire, d’autre part et après des années, on apprend à nos dépens que notre terrain acquis pourtant chez un privé est intégré dans la zone non aedificandi. Notre faute est d’avoir choisi d’être légaliste et de respecter la loi. Sinon, si nous avions opté pour l’illicite, construire une baraque, notre terrain n’aurait jamais été classé non aedificandi.”

Pis, des citoyens nous apprennent que “le choix des limites de certaines zones dites vertes de protection n’est pas savamment étudié, mais beaucoup plus aléatoire, puisque des terrains privés sont entourés d’habitation classées dans les zones urbaines multifonctionnelles ou zone urbaine historique ou centrale ! C’est à ne rien comprendre”.

Contactés par nos soins, des maires de certaines communes de la capitale s’en lavent les mains, en rejetant la faute sur l’exécutif de la wilaya d’Alger et le bureau d’études étranger. “Nous avons transmis les réserves des citoyens aux autorités compétentes de la wilaya en temps opportun, soit au lendemain de la clôture de la période de l’enquête publique. Mais au vu de la teneur des copies qui nous ont été remises dernièrement par la wilaya, nous avons relevé que les doléances des citoyens n’ont pas été prises en compte. Ceci dit, nous avons délibéré ces Pdau avec des réserves, j’espère qu’elles seront prises en compte cette fois-ci.” Enfin, ces citoyens interpellent les membres de l’APW d’Alger et son président, Karim Bennour, à l’effet de lever ces aberrations et apporter les corrections nécessaires.