Le gouvernement apolitique dirigé par Mehdi Jomaâ a pris ses fonctions mercredi en Tunisie, marquant le retrait du pouvoir des islamistes d’Ennahda. Le nouveau cabinet doit préparer des élections dans l’année.
La passation de pouvoir entre les deux équipes a eu lieu lors d’une cérémonie en présence des anciens et nouveaux ministres après que ces derniers ont prêté serment à la présidence, selon un journaliste de l’AFP.
Un peu plus tôt, le Premier ministre islamiste sortant Ali Larayedh et son successeur Mehdi Jomaâ, qui a obtenu dans la nuit de mardi à mercredi la confiance de l’Assemblée nationale constituante (ANC), ont eu un entretien portant sur les dossiers en cours.
Les deux hommes ont insisté sur les « difficultés à surmonter pour parvenir à des élections justes et transparentes », selon un communiqué du gouvernement.
L’entrée en fonction du cabinet d’indépendants est la dernière étape d’un accord négocié pendant de longs mois pour sortir la Tunisie d’une profonde crise provoquée par l’assassinat de l’opposant Mohamed Brahmi en juillet dernier.
Pour des élections transparentes
Le départ volontaire d’Ennahda du pouvoir, après un peu plus de deux ans aux commandes du pays, vise à créer les conditions d’élections transparentes, alors que la vie politique tunisienne a été profondément minée par la méfiance régnant entre les islamistes et leurs détracteurs. L’entrée en fonction de M. Jomaâ fait suite à l’adoption dimanche de la nouvelle Constitution, trois ans après la révolution de janvier 2011 qui a déclenché le Printemps arabe.
La Tunisie est régulièrement déstabilisée depuis ce soulèvement par l’essor d’une mouvance jihadiste et par des conflits sociaux parfois violents, en raison notamment du chômage endémique.
Dans un discours à l’ANC mardi, M. Jomaâ a estimé que la lutte contre le « terrorisme » et la relance de l’économie étaient les principaux défis pour la tenue de législatives et d’une présidentielle dans l’année.