Alors qu’il évoluait encore à Coton Sport de Garoua, la presse française le surnommait déjà «Le nouveau Samuel Eto’o». Plusieurs clubs européens le voulaient et c’est finalement Valenciennes FC, le club de Foued Kadir, qui a réussi à décrocher la timbale.
Après une Coupe du monde à seulement 18 ans, et trois mois seulement d’adaptation au nord de la France, bien différent de son Cameroun natal, voilà que Vincent Aboubakar explose en Ligue 1 française à seulement 19 ans. Compétition, qui s’intéresse de près habituellement aux footballeurs algériens, sait, lorsqu’il déniche un futur grand de la planète football, vous faire partager cette découverte. C’est un Vincent Aboubakar, qui venait de réaliser un doublé, qui a accepté de se présenter au public algérien et de nous parler du prochain match amical Algérie-Cameroun, qu’il compte bien disputer.
– Vous avez seulement 20 ans, vous explosez en Ligue 1 française en inscrivant un doublé face à Sochaux, un match dans lequel vous avez été dans tous les bons coups. Comment analysez-vous votre performance personnelle ?
– Je suis très content de la victoire de mon club et de ma prestation personnelle, car j’ai inscrit deux buts. Mon entraîneur m’avait dit de faire le maximum, car le club était dans une mauvaise passe et grâce à Dieu, j’ai répondu aux attentes et j’en suis heureux. Je remercie le coach, mes coéquipiers et les supporters de m’avoir encouragé dans les moments difficiles et cette victoire ce soir je la leur dédie.

– De quels moments difficiles parlez-vous ? On a des moments difficiles lorsqu’on a 20 ans et votre talent ?
– Malheureusement, même si ma vie à l’air ce soir d’un conte de fées, je suis passé cette année par des moments difficiles. Lorsque vous arrivez du Cameroun directement au nord de la France, l’adaptation n’est pas facile, en plus de cela j’ai malheureusement perdu mon père cette année, ce qui m’a beaucoup affecté.
– Pouvez-vous vous présenter au public algérien qui ne vous connaît pas forcément bien…
– Je m’appelle Vincent Aboubakar, je suis attaquant. Je suis né le 22 janvier 1992 à Yaoundé, au Cameroun, j’ai joué au Coton sport de Garoua de 2007 à 2010, et depuis 2010, j’ai tenté l’aventure européenne à Valenciennes FC.
– Vous êtes international camerounais. Vous figuriez dans la liste des 23 pour la dernière Coupe du monde, à seulement 18 ans. Est-ce que ça vous dérange qu’on vous appelle «Le futur Eto’o» ?
– Bien au contraire, c’est un énorme compliment bien que je considère que je ne mérite pas ce surnom, car je suis encore loin du niveau de Samuel Eto’o. Je suis jeune et en travaillant très dur, je réussirai à m’approcher de son niveau.
– Etre en sélection aux côtés d’Eto’o, lorsqu’on est attaquant comme vous, c’est une pression supplémentaire ou une chance ?
– Moi, je pense que c’est une énorme chance. Moi qui suis un jeune attaquant, j’apprends beaucoup à son contact. Des joueurs comme Eto’o, ça ne court pas les rues et avoir la chance de profiter de ses conseils me fait énormément progresser.
– Pour le moment, vous n’avez pas souvent l’occasion de sourire avec l’équipe du Cameroun avec une Coupe du monde en demi-teinte et une non-participation à la prochaine CAN. Qu’évoque pour vous tout cela ?
– Participer à la Coupe du monde avec les Lions Indomptables a été un immense honneur, même si je dois avouer que nous avons complètement raté ce rendez-vous sud-africain. Aujourd’hui, nous sommes une équipe jeune et en reconstruction, nous accumulons de l’expérience et je vous garantis qu’on se qualifiera à la prochaine Coupe du monde et qu’on fera mal.
– Avez-vous inscrit des buts avec les Lions Indomptables ?
– Oui, j’ai marqué un but en amical face à la Pologne.
– Il y a un match au mois de novembre face à l’Algérie. Est-ce que vous pensez être du voyage ?
– Normalement, si le sélectionneur me fait confiance, si je continue à jouer comme face à Sochaux et si je ne me blesse pas, je serai bien sûr du voyage en Algérie et je me donnerai à fond incha Allah pour faire gagner mon pays.
– N’avez-vous pas peur que votre coéquipier Foued Kadir, qui s’entraîne chaque jour avec vous, donne à son coach Vahid Halilhodzic vos points faibles pour vous empêcher de marquer ?
– (Rire) Non, Foued Kadir est un ami, il a une déontologie, c’est quelqu’un de très droit, il ne me fera pas ça.
– Que pensez-vous de Foued Kadir ?
– En plus d’être un grand joueur, très habile techniquement. Il est un élément indispensable de notre équipe, il joue juste et fait toujours ce qu’il faut sur le terrain. C’est un gars très gentil qui fait partie des gens qui ont tout fait pour que je m’intègre vite à Valenciennes et croyez-moi, au début ce n’était pas évident.
– Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
– Rien à part de travailler dur, d’écouter les conseils de mon coach pour progresser encore et encore.
– A bientôt à Alger alors…
– Incha Allah,
M. B.