A peine nommé à sa tête, Khaled Hammouche, nouveau directeur général par intérim d’Algérie Poste, est appelé à apaiser une tension qui, au cours des derniers mois, a pris des proportions alarmantes. Ce qui a précipité, d’ailleurs, le limogeage de Mohand-Laïd Mahloul.
En fait, les postiers, se disant ouverts au dialogue, ne comptent pas accueillir le nouveau responsable avec des fleurs. « Des signaux forts sont attendus quant à la satisfaction des revendications des postiers formulées dans la plateforme portée par le collectif des travailleurs d’Algérie Poste. La réussite sera indubitablement le corollaire de la rupture avec les pratiques néfastes instaurées durant la gestion précédente », a indiqué hier le Syndicat national autonome des postiers (Snap), dans une déclaration rendue publique, en réaction au changement à la tête d’Algérie Poste. Un message adressé sans doute au nouvel arrivant, appelé en urgence à ramener les représentants des travailleurs « à la raison » pour annuler la grève annoncée pour début janvier. Une menace de grève brandie la veille de la fin de mission signifiée à M. Mahloul.
Le syndicat des postiers, qui voit en ce changement « l’opportunité de réparer les dégâts », dit nourrir l’espoir que ce geste n’est qu’un prélude à une série d’autres actions à même de redonner à Algérie Poste sa place naturelle d’entreprise citoyenne par excellence. Tout en souhaitant au nouveau directeur général « toute la réussite », le Snap tient à rappeler qu’à Algérie Poste, « il y a un capital humain dans lequel il faut impérativement investir ». La réussite, ajoute le syndicat de Mourad Nekkache, « sera indubitablement le corollaire de la rupture avec les pratiques néfastes instaurées durant la gestion précédente ». Une gestion dénoncée à maintes reprises par les postiers, qui « n’auront pas de regrets », d’après le Snap, pour la période passée, « tant elle a été marquée par une gouvernance désastreuse, un mépris sans précédent des travailleurs et des abus impardonnables », argue-t-il.
Bien que la menace de grève « soit toujours maintenue », comme nous l’a déclaré M. Nekkache, au lendemain du limogeage de Mohand-Laïd Mahloul, le Snap, qui « se considère comme un syndicat revendicatif, privilégiant le dialogue qui contribue de manière sincère et créative à la recherche de solutions respectueuses et équitables et qui « s’inscrit dans le syndicalisme de lutte », reste ouvert au dialogue. Raison pour laquelle il a plaidé pour « une ère nouvelle où convergeront le bien-être des postiers et le rayonnement d’Algérie Poste ».
Dire que les travailleurs de l’entreprise publique attendent beaucoup du nouveau DG quant à la prise en charge de leur plateforme de revendications. Cette dernière tourne autour de l’application des nouvelles mesures de la convention collective, comme l’avancement vertical, ainsi que d’autres points relatifs à la régularisation des contractuels, les primes et le régime indemnitaire. A signaler que le limogeage de l’ex-DG, confirmé de sources fiables d’Algérie Poste, ne l’a pas été du côté du ministère de la Poste et des Technologies de l’information et de la communication.
