Les jours se suivent et se ressemblent pour la sélection algérienne. Depuis plus de vingt ans, c’est le même scénario qui se répète, l’instabilité règne en maîtresse que ce soit dans l’organisation ou même au niveau du staff technique. On a pu le vérifier à travers les participations peu convaincantes durant les deux dernières décennies, soit depuis le premier et dernier sacre décroché sur la pelouse du stade du 5-Juillet en 1990 (CAN 1990).
Depuis ce jour, des dizaines de coachs se sont succédé à la tête des Verts, mais aucun d’eux n’a réussi vraiment à redorer le blason d’un football en difficulté, et ce, malgré la miraculeuse qualif’ à la Coupe du monde sud-africaine, que certains n’arrivent toujours pas à réaliser qu’elle a vraiment eu lieu.
Ce qui s’est donc passé sur la pelouse du Grand Stade de Marrakech n’est que le fruit de la continuité d’une médiocrité inquiétante qui ne veut pas lâcher notre sélection, la faute à une base pourrie et à des pratiques qui n’ont rien à voir avec les principes du sport roi, on parle notamment du staff technique qui va de nouveau connaître un nouveau changement après la fin malheureuse du mandat de Benchikha qui n’aura tenu que quelques petits mois à la tête des Fennecs.
Vite, il nous faut une «Perestroïka»
Tellement les bases de la sélection ne sont pas solides, les choses n’ont pas cessé de se détériorer au fil des années. A chaque fois, la fédération s’est retrouvée dans l’obligation de changer d’entraîneur en espérant provoquer un déclic mais la solution miracle n’a pas eu lieu, ce qui veut dire que dorénavant une seule et unique solution s’impose pour éviter de revivre lesdits scénarios : reconstruire sur des bases solides.
Il est vrai qu’en principe cette opération doit se faire à long terme, mais il existe une solution plus rapide, mais qui doit se soumettre à des critères stricts pour réussir.
En ce qui concerne notre EN, il s’agit à présent de trouver un coach digne de ce nom, un sélectionneur capable de faire des choses que ni Saâdane encore moins Benchikha n’ont pu instaurer durant leurs mandats respectifs.
Un coach qui ramènera un projet de jeu…
Parmi les carences dont notre sélection a souffert durant ces dernières années, c’est l’absence d’une identité de jeu, il ne s’agit pas du terme de fond de jeu qui revenait souvent après chaque déroute de l’EN, mais c’est plus complexe, il s’agit d’un style de jeu qui doit accompagner notre EN jusqu’au bout, quelque chose comme ce qui s’est fait au FC Barcelone qui change d’entraîneurs mais pas de jeu, ce qui l’a d’ailleurs aidé à atteindre ce qu’il est actuellement.
Pour ce faire, la FAF doit mettre le paquet, il est vrai que la solution du coach local n’a pas aidé l’équipe nationale à connaître de nouvelles choses, mais les choix de la première instance du foot et des président qui se sont succédé à sa tête y sont pour quelque chose, c’est pour ça que Raouraoua doit faire le bon choix, en, optant pour un entraîneur d’envergure qui corrigera la façon de jouer de la sélection en optant pour un système de jeu qui s’adapte aux capacités techniques du joueur algérien, cela mettra fin au bricolage et aux humiliations qui ont terni l’image de la balle ronde algérienne sur la scène internationale.
… Qui assumera toutes ses responsabilités
Les noms des sélectionneurs algériens ont toujours été liés à des péripéties qui les ont mis aux prises avec des joueurs, des pros notamment qui viennent en sélection et se comportent d’une manière peu professionnelle, certains se croient même chez eux et ne se font pas prier pour créer le désordre, et même pour manquer de respect au coach. Dans la plupart des cas, ces pseudo-joueurs parfois même des cadres sont un peu trop chouchoutés, des intouchables que des personnes haut placées à la fédération protègent, au point de les imposer aux entraîneurs, des faits qui ont terni l’image de la sélection et qui ne doivent pas se répéter. D’ailleurs, samedi dernier, et à la fin de la partie perdue face au Maroc, Benchikha, expliquant certains choix à ses proches, s’est plaint de l’intervention de certaines personnes qui auraient imposé des joueurs, des pratiques qui doivent absolument cesser si l’on veut passer au palier supérieur. Le nouveau coach qui devrait être choisi incessamment ne doit pas se soumettre aux lois de cette énigmatique force du mal qui a contribué au malaise de l’équipe nationale.
Et qui choisira toujours les meilleurs
Cela fait très longtemps que les listes des joueurs appelés en sélection sont contestées, le tri se fait d’une manière peu logique et c’est donc tout logiquement que des joueurs, qui ne méritent pas l’EN, s’y y retrouvent quand même, cela fut le cas lorsque Saâdane était le maître à bord et tout bizarrement cela s’est poursuivi avec l’arrivée de Benchikha. A chaque fois, ce sont soit les mêmes têtes qui reviennent, et même quand il y a du changement, les nouveaux arrivés ne font pas l’unanimité, un problème de taille qui reflète parfaitement le niveau des entraîneurs qui ont eu à driver la sélection ces dernières années, pire, même avant le coup d’envoi d’un match, ces derniers n’ont souvent pas le courage de faire les bons choix, d’aller dire à titre d’exemple à un pilier qu’il doit rester sur le banc sans en avoir peur. Le nouveau sélectionneur qui succédera à Benchikha doit avoir ce courage de choisir le bon joueur à la bonne place en évitant toutes les pressions en provenance de l’entourage des Fennecs.
Un entraîneur qui assainira l’environnement
de l’équipe
Depuis quelque temps et notamment depuis que les pros ont envahi l’EN, un fait très désagréable a fait son apparition dans l’entourage des Verts, celui des personnes étrangères qui perturbent à chaque fois le travail de la sélection par leur présence lors des stages qu’effectuent les Verts, tout ça sous les yeux impuissants du premier responsable de la sélection, qui, en principe, ne doit pas tolérer des pratiques pareilles.
Pour mettre fin à cette mauvaise habitude, le prochain driver qui prendra les rênes de l’EN doit non seulement s’occuper des affaires techniques mais il doit aussi assainir l’environnement en écartant les parasites qui n’ont rien à voir avec l’équipe, en ne permettant à aucune personne étrangère de tourner autour de l’équipe, et même de ne prendre dans les différents staffs que ceux qui le méritent vraiment écartant toutes les formes de favoritisme.
Une chose est sûre, si ces critères là sont réunis chez le prochain entraîneur de l’EN, on pourra dès lors commencer à parler d’un renouveau, dans le cas contraire, on continuera à sombrer et à broyer du noir, et ce, jusqu’à ce qu’on en finisse une bonne fois pour toutes avec la gangrène.
S. M. A.