Le nord du Mali est sous tension depuis deux semaines: La CMA joue avec le feu

Le nord du Mali est sous tension depuis deux semaines: La CMA joue avec le feu
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La Coordination des mouvements de l’Azawad semble prête à faire voler en éclats un accord de paix, déjà fragile, pour imposer une autre feuille de route que celle élaborée par le comité de mise en œuvre du document issu du processus d’Alger.

La situation était hier confuse à Ménaka (nord-est), où les éléments armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, ex-rébellion) sont arrivés dans la nuit de vendredi à bord de leurs véhicules, ont rapporté plusieurs sources. “Ce vendredi 28 juillet, des membres de la coordination des mouvements de l’Azawad sont arrivés à Ménaka à bord de plusieurs véhicules”, a indiqué le Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), dans un communiqué, soulignant qu’“aucun coup de feu n’a été tiré”.

“Tôt ce matin (hier), ils sont entrés à Ménaka, où ils sont actuellement. Ils n’ont pas tiré de coups de feu”, a confirmé un employé du gouvernorat de Ménaka, une ville proche de la frontière avec le Niger, censée être sous contrôle de la Plateforme (pro-Bamako). “La situation est calme ce samedi à Ménaka. Des éléments qui se présentent comme «combattants de la Coordination des mouvements de l’Azawad» sont dans la ville et sur les dunes qui l’entourent. Ils affirment vouloir prendre part à la sécurisation de la ville. Tout est calme”, a précisé à l’AFP un responsable local de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

L’arrivée des combattants de la CMA à Ménaka intervient parallèlement à de sanglants affrontements armés qui ont émaillé ces deux dernières semaines la région de Kidal, dans l’extrême nord du Mali, faisant plusieurs dizaines de morts dans ses rangs et dans les rangs du Groupe d’autodéfense des Touareg Imghad et alliés (Gatia, bras armé de la Plateforme). Ces nouvelles violences interviennent également au moment même où les autorités maliennes devaient effectuer leur retour à Kidal.

LG Algérie

Le retour de l’administration malienne avait été programmé pour le 20 juillet, mais les récents combats entre la CMA et Gatia ont saboté cette opération qui constitue une étape clé dans le processus de mise en œuvre de l’accord d’Alger, dont les deux mouvements rivaux sont signataires. Par ailleurs, ces violences sont le signe de la difficulté qu’éprouvent les parties impliquées dans la mise en œuvre de cet accord à imposer leur voix face à des groupes politico-armés qui agissent parfois au gré des conjonctures et non pas selon le calendrier établi en accord avec les parrains du processus de paix.

Vendredi soir, le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a reconnu à Alger que la situation est “compliquée et complexe”, ajoutant que l’application de l’accord d’Alger est tributaire de la volonté des parties signataires à le mettre en œuvre. “Il s’agit beaucoup plus d’une affaire entre Maliens. L’accord (d’Alger signé à Bamako) est là et c’est l’histoire qui déterminera de son efficience.

L’accord ne peut être appliqué que s’il y a une volonté de le mettre en œuvre, ce qui engage, principalement, la responsabilité des parties signataires”, a déclaré M. Messahel à l’issue de ses entretiens avec le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Mali, chef de la Minusma, Mahamet Saleh Annadif, soulignant, à l’occasion, la nécessité d’instaurer la confiance et le dialogue permanent entre les différentes parties maliennes.